Un palais de papier
de Françoise Hamel

critiqué par Alapage, le 20 mai 2017
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Intéressant
Françoise Hamel a sans contredit une plume très singulière. Son bouquin est bien ancré dans son époque et elle a su ajouter un peu d'originalité sans tomber dans l'excentricité...

Le récit débute à la mort du Grand Roi Louis XIV. Son fils étant trop jeune pour gouverner la France, Philippe jouera le rôle de Régent. Nous sommes dans une époque où la monarchie est encore bien présente et inconsciente.

Kerzo est une jeune bretonne à la tenue garçonne, aux pensées philosophiques et humanistes, certains pourraient la croire naïve. Elle et son amie Toinon, qui se dit sa femme de chambre, décident de se rendre à Paris. En très peu temps, Kerzo se fait remarquer pour ses citations et se retrouvera au service du célèbre banquier John Law. Elle qui n'a aucune notion en finance! Comme tant de femmes à Paris, elle est aussi sous le charme de celui-ci.

Sir Law est ambitieux. Il dit vouloir le bien du peuple et de l'État et pour y arriver, il tente d'implanter son système. Pour cela, il devra atteindre le Régent, le convaincre qu'avec son système, il pourra effacer la dette de la France. Il faut instaurer le papier-monnaie et éliminer l'or et l'argent. Le Régent le nommera ministre des Finances et déclarera sa banque : Banque Royale. Les Français s'arrachent les actions du Mississippi. Tous veulent s'enrichir sur la compagnie des Indes, sur le commerce de la Louisiane, et ce, malgré la traite des esclaves; ce qui révolte notre Kerzo.

Pour garder le système à flot, Law a besoin de Kerzo pour conserver la confiance du peuple français et ainsi éviter que ceux-ci prennent peur. Malheureusement pour lui, ce que le Régent donne, il peut le reprendre. Et Law fera faillite. Il emmènera quantité de gens avec lui, car après tout, ces actions n'étaient que spéculations!

Ce mirage financier se reproduira, car, paraît-il, les gens de la Politique et de la Finance refont toujours les mêmes erreurs. La mémoire leur fait défaut.

Plusieurs éléments sont très intéressants dans ce récit. En premier lieu, j'ai bien aimé le schème de pensée de Kerzo. Ses citations, des plus grands penseurs de l'époque, qui parfois dérangent... et qui pourtant ont défié les ans : En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. Pour avoir beaucoup lu sur cette époque, je trouve les personnages bien ancrés et je dois dire que de voir passer au fil des pages des personnages tels que Voltaire, Montesquieu, etc. cela apporte un côté unique et original.

Par contre, au-delà du récit, je dois dire que personnellement j'ai eu beaucoup de difficulté à adhérer au style d'écriture de l'auteure. Il y a quelques semaines, j'avais entrepris la lecture de ce bouquin et j'ai abandonné justement en raison du fait que je n'arrivais pas à rester centrer sur le récit. Cette semaine, j'ai repris le bouquin et je crois simplement que c'est un style qui ne me rejoint pas personnellement. Par contre, je ne regrette pas ma lecture, car c'est une époque si intéressante!