La petite boutique japonaise
de Isabelle Artus

critiqué par Fanou03, le 17 mai 2017
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
La Geisha et le Samouraï
Jean-Christophe Kervantec, (rebaptisé Thad par sa mère en l'honneur d'un héros du roman Hannah de Paul-Lou Sulitzer), un jeune homme originaire de Saint-Brieuc et qui veut devenir samouraï, rentre par hasard un jour à Paris dans une petit boutique japonaise où l'on vend notamment des bonsaïs. Elle est tenue par la jolie Pam (en hommage à Pamela Ewings de la série Dallas) dont le rêve est devenir Geisha. C'est le coup de foudre. Mais la recherche de la voie du Sabre est-elle compatible avec une passion amoureuse ?

La petite boutique Japonaise fait partie de ces romans dont on est charmé, dès les premières pages, par la singularité du style : un ton primesautier, extrêmement frais, pour décrire paradoxalement avant tout une certaine mélancolie de la vie, une humeur douce-amère. Cette entrée en la matière se confirme tout le long du roman, même s’il m’a semblé que la deuxième partie était un peu plus grave et qu’on retrouvait, un peu moins peut-être, la tendre ironie des premiers chapitres.

Un des éléments qui fait tout le sel du livre est la référence constante à la culture populaire qui ont imprégné Thad et Pam, les deux protagonistes principaux, par exemple l’influence de la série Kung-Fu pour Thad et l'admiration que Pam a porté, enfant, à l'héroïne de bandes-dessinées Franco-belge Yuko Tsuno. Ces références, même si elles sont introduites de façon décalée, ne sont jamais traitées de façon condescendante. Au contraire l’auteur montre les voies que peut ouvrir même la culture « populaire ».

En l’espèce ces voies sont celle d’une nation, le Japon. L’incongruité des ambitions professionnelle de Thad et de Pam, qui fait sourire de prime abord, est modulé par le professionnalisme avec lequel les deux jeunes gens s'intéressent et plongent dans les subtilités de la civilisation du pays du Soleil Levant. Cette passion, ces recherches, vont être une partie de leur vie et va leur permettre de se révéler.

Un autre des fils rouges importants du roman est celui de l’apprentissage de l’amour, du désir, voir de l’érotisme. La profession de Geisha, dont Pam veut en faire son métier, est évidemment une entrée évidente à toutes les réflexions qui tournent autour de ce thème. Il nourrit en particulier profondément la deuxième partie, que j'ai trouvé cependant légèrement décevante. Les atermoiements de Thad m’ont paru effet peu convaincants et m'ont plutôt agacé, me donnant un sentiment diffus de tourner en rond.