Hippias mineur
de Platon

critiqué par Fredericpaul, le 1 mai 2017
(Chereng - 62 ans)


La note:  étoiles
Le grand menteur sait le mieux la vérité .....
Dialogue entre Socrate et Hippias sur le mensonge / le faux et celui qui en est l'auteur.
Un "homme faux" et un homme "vrai" peuvent-ils être la même personne ? Le mensonge volontaire témoigne de capacités qui attestent d'une supériorité sur celui qui commet involontairement un mensonge. En est-il pour autant plus louable ?
Plus on sait le vrai mieux on peut le faux.
Ce texte a une portée éthique certaine mais qui n'apparaît qu'en creux.
C'est ici oeuvre de sophistes. Le propos cherche plus à spéculer qu'à creuser.
De la vérité et de son usage 8 étoiles

Socrate dialogue avec Hippias de l'usage de la vérité, de ceux qui mentent de façon involontaire et de ceux qui simulent délibérément. Ces derniers doivent davantage être blâmés, mais maîtrisent inévitablement mieux la teneur de ce qui est. Aussi leur contact reste-t-il instructif, à condition d'être attentif.
En feignant l'ignorance et en flattant son interlocuteur, le vaniteux Hippias, Socrate l'amène à la contradiction et à la démonstration de la limite de la plupart de ses arguments, fruits d'une réflexion en surface, ce jeu de dupes agaçant plus ou moins l'hôte d'accueil.

Ce dialogue fort court de Platon permet de se familiariser avec la méthode maïeutique d'accouchement du raisonnement, par un système continu et fourni de questions. Il est vrai qu'il n'apporte pas forcément de réponses définitives, et pas à toutes les interrogations, restant ainsi ouvertes. Cela détient certes quelque chose d'un peu frustrant à court terme, mais, au-delà, il amène justement à réfléchir, en jetant les bases des termes du débat. Son apport s'avère donc être plus méthodologique que substantiel, ce qui n'est déjà pas vain.
Il ainsi également à lire Homère, puisqu'il est question des vertus et défauts comparatifs d'Achille et d'Ulysse.

Veneziano - Paris - 46 ans - 8 avril 2020