Dormez tranquilles jusqu’en 2100: Et autres malentendus sur le climat et l’énergie
de Jean-Marc Jancovici

critiqué par Colen8, le 28 avril 2017
( - 82 ans)


La note:  étoiles
« Elémentaire mon cher Watson »
Les lois de la physique ne mentent pas, jusqu’à preuve du contraire. Le lanceur d’alerte qu’est ici Jean-Marc Jancovici avec sa solide expérience de physicien renforcée d’un bel humour caustique, s’autorise à fustiger l’aveuglement des dirigeants politiques conseillés par ces mystérieux think tanks qui jamais n’annonceront de prévisions pessimistes. Ni les uns ni les autres n’auraient intégré la corrélation sur laquelle il assoit ses arguments entre PIB c.à.d. mesure de la croissance macro-économique, et énergie produite. Chaque campagne électorale ne peut que diffuser son lot de promesses habituelles jamais tenues : toujours plus, plus de pouvoir d’achat, donc de consommation, donc d’emploi et la suite.
La démocratie occidentale s’est répandue depuis trois siècles avec la révolution industrielle. Agissant dans un monde de ressources supposées infinies, entretenue par une énergie fossile bon marché elle a pu offrir des conditions de vie meilleures à des populations plus nombreuses et plus riches, donnant l’illusion d’une croissance perpétuelle. La contraction de la production mondiale d’énergie-pétrole depuis 2006 pourrait bien être l’explication de la crise financière de 2008, des printemps arabes de 2011, du ralentissement de la croissance qui tarde à repartir si tant est qu’elle le puisse.
Les partisans d’économie dé-carbonée(1), de transition énergétique, de révolution numérique comme moteur d’une croissance verte sont en partie incohérents. Ils omettent les contraintes des énergies renouvelables, ils oublient que les énergies fossiles, charbon puis pétrole puis gaz, restent prioritaires au grand dam des écologistes et de la lutte contre l’effet de serre. Quand le Club de Rome soulignait la nécessité d’une croissance zéro dans un environnement fini, c’était il y a 50 ans. C’est la menace de devoir un jour répartir la pénurie qui fait monter le vote vers les extrêmes.
(1) Dans laquelle il faudra bien conserver voire augmenter le nucléaire