La visite
de Chantal Pelletier

critiqué par Clarabel, le 21 avril 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Un soir, quelqu'un a sonné à ma porte ...
Le souci de la narratrice, c'est sa voiture. D'abord parce qu'on la lui vole un soir, revolver sous le nez, seule à un feu rouge. Aussi parce qu'elle avait déjà tué son compagnon quelques années plus tôt (et de manière assez inattendue). Autant dire que le roman commence mal pour la narratrice. Seule chez elle, dans son pyjama et devant la télévision sans le son, elle rumine ses idées noires...

"C'est là qu'on a sonné à la porte."

Cette phrase va basculer l'histoire de la jeune femme et du roman de l'autre côté du miroir. Car cette visiteuse, entre songe ou réalité, va tout métamorphoser. Une visiteuse loin d'être anodine !
D'ailleurs, a-t-elle été envoyée par son défunt compagnon, "ce qu'il avait rencontré de mieux sur terre. Une étoile. Son idole. Son rêve, sa meilleure part." ??..
Indéniablement, en recevant cette visite, la narratrice devra faire face à ses vieux démons. Entre son boulot, ses parents qui vieillissent, son amant indécrottablement marié, la vie de la jeune femme est décousue. Et cette visiteuse, en sonnant à sa porte, devient ce "quelqu'un dans ma vie. Des habitudes à nous."
Très vite, on met de côté tout aspect rationnel dans l'histoire. La visiteuse elle-même par sa présence dans le récit enrichit considérablement le texte par son incongruité et sa magie. D'ailleurs, c'est l'élément clef sur lequel beaucoup de l'intérêt de "La visite" repose.
L'auteur offre un roman léger à l'écriture haletante. L'héroïne apparaît hystérique, la visiteuse une ombre énigmatique et le roman sonne gentiment cocasse mais avec quelques lourdeurs. Sans doute le cocktail songe et réalité prête à confusion à la longue et embrouille toute logique. "La visite" reste une histoire plaisante mais d'un attachement sommaire.

PS: L'identité de la visiteuse, volontairement omise, est à découvrir en ouvrant ce livre !