Le chevalier à la canne à pêche
de Guilhem

critiqué par CC.RIDER, le 19 mars 2017
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Dans l'esprit de Pratchett, Gaiman et autres…
Âgée de 11 ans, la petite Sélène est hébergée dans une maisonnette d’une seule et unique pièce qui sert également de four à pain au boulanger du village de Prin. Elle y pratique l’élevage d’escargots surtout pour améliorer son ordinaire. Si les femmes de la petite communauté se montrent aussi généreuses avec elle, c’est qu’elles espèrent que Sélène sera bientôt capable de prendre le relais dans leur pénible tâche de procréation. À Aleth, capitale de la principauté de Coriosolite, le teignome Coum, gros gnome grincheux et fort mal embouché, désire reprendre une partie de carte interrompue par le chant hypnotisant d’une elfe…
« Le chevalier à la canne à pêche » est un roman de fantaisie plutôt déjantée dans la lignée des bouquins du regretté Terry Pratchett (auquel ce livre est d’ailleurs dédié), mais aussi et encore plus de ceux de Neil Gaiman avec un petit côté Lewis Carroll, voire Monty Python. Autant dire de belles références pour un texte très réussi, plein d’humour et d’originalité. Quelle imagination ! Une suite de situations improbables ou farfelues, une galerie de personnages relevant de la plus haute fantaisie, voire de la chimère comme Anorin, le revenant qui prend toutes sortes d’aspects à intervalles réguliers. Ainsi peut-il se transformer en dragon ou en oiseau de feu tout en déclamant des alexandrins. Sans parler de Prof, l’ours-nandi, du gnome teigneux, de Sthéna, la chimère capable de pétrifier ses ennemis ou de Geungshi, personnage dont il ne reste plus qu’un crâne et qu’une dent, mais qui vit et parle encore ! Une mention spéciale pour Sélène, seule humaine de cette histoire, gamine attachante, amoureuse d’un inconnu et disposant de super-pouvoirs. L’intrigue, tout aussi improbable, regorge de combats, batailles rangées et péripéties de toutes sortes qui font beaucoup penser à une BD ou à un jeu video. Le style de l’auteur est fluide, agréable et efficace. Pour peu qu’on l’on ne soit pas trop cartésien, on passe un très bon moment de divertissement à découvrir cet univers de folie douce, finalement aussi poétique qu’humoristique qui pourrait d’ailleurs être aisément adapté au cinéma avec pas mal d’effets spéciaux bien sûr.
Gorgones, ours-nandis, teignomes... 9 étoiles

Formidable aventure dans un monde qui pourrait avoir des accents terrestres mais possède ses propres créatures fantastiques. Il y a des humains mais aussi des gorgones, des teignomes, des ours-nandis… Certains sont à la recherche de l'amour, d'autres d'un fragment de la Relique Maudite alors que de grands affrontements se préparent.
La jeunesse de Sélène m'a déstabilisée au début (elle a seulement onze ans) mais ça n'est pas non plus un frein pour apprécier l'oeuvre, puisqu'elle semble très mature, même si parfois elle a des réactions enfantines. L'humour est très présent dans ce premier tome de cette saga. La dédicace à Terry Pratchett prend toute sa signification, j'ai beaucoup souri, ri comme dans les Annales du Disque-Monde. Les réparties d'At Coum sont vraiment géniales (attention aux chastes oreilles), j'ai beaucoup aimé la rencontre avec le pêcheur. J'ai aussi apprécié les revenances d'Anorin qui ne tombent pas forcément à point… La dernière bataille est impressionnante avec la présence de l'Oracle. J'attends avec impatience la suite des aventures de Sélène, Sthéna, le Prof, At Coum, Anorin et Lupin.

Shan_Ze - Lyon - 40 ans - 8 juin 2017