Là où tu iras j'irai
de Marie Vareille

critiqué par Alapage, le 14 mars 2017
( - 50 ans)


La note:  étoiles
L'exception à la règle...
Dès les premières pages, je me suis attachée à la personnalité d'Isabelle. Elle est trentenaire, sans but précis dans la vie à l'exception bien sûr de devenir une actrice et elle semble bien aimer faire la fiesta. Bref, elle a encore l'âme d'une adolescente. Mais au fil du roman, on se rend compte qu'elle est bien plus que ce que les premières pages nous laissent entrevoir.

À son arrivée en Italie, Isabelle fera gaffes par-dessus gaffes. Elle qui dit détester les enfants, se retrouve responsable du petit Nicolas et de deux adolescentes qui se tirent les cheveux. Malgré cela, elle finit par apprendre à les connaître et à communiquer avec eux. Alors qu'elle devrait jouer le rôle de sa vie en séduisant Jan, elle finit par se prendre au jeu et à vraiment vouloir aider cette famille.

Au-delà des blagues et des gaffes monumentales d'Isabelle, il y a une belle profondeur au roman. Effectivement, la famille est encore en plein deuil et Isabelle vient tout chambouler. Elle trouvera le moyen de les sortir de cette étape difficile de la vie et au final, cela les rapprochera l'un de l'autre.

Et pour ajouter au roman, il y a un petit suspense tout au long de celui-ci. Pourquoi Adriana a-t-elle engagé Isabelle? Quel est le vrai but? Y a-t-il quelqu'un d'autre derrière tout cela? Et surtout, qui sont Tony et Enzo?

L'auteure a su trouver les mots pour parler du deuil et ce, sans lourdeur. Malgré les blagues et la maladresse d'Isabelle, à aucun moment je n'ai trouvé ceux-ci déplacés. Au contraire, je me suis souvent surprise à sourire. J'ai particulièrement été touchée par la relation qu'Isabelle a su établir avec le petit Nicolas. Elle a beau détester les enfants mais comme elle le dit si bien à celui-ci : Toi, tu es l'exception à ma règle.
Histoire drôle et touchante 8 étoiles

Une nouvelle histoire de M. Vareille qui mêle humour et émotion, amour aussi (évidemment).
Les personnages sont attachants, l'histoire originale, un agréable moment de lecture pour se détendre.

Coper - - 40 ans - 22 juin 2017


Là où tu iras j’irai 7 étoiles

Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, j’ai lu du Chick-lit sans le savoir. Pour ceux qui comme moi n’ont pas encore les codes de ce genre, Marie Vareille a choisi d’expliquer ce genre littéraire sur le blog créé pour la circonstance. Le chick-lit est donc «un sous-genre de la comédie romantique. Littéralement « écriture de poulette » en anglais, elle désigne un courant littéraire visant un public féminin. L’expression apparaît dans les années 1990, on la définit alors comme "fiction post-féministe", "féminisme nouvelle vague". Les romans chick-lit mettent en scène des héroïnes de tous les jours, souvent âgées plus ou moins d’une trentaine d’années, des filles comme vous et moi qui se débattent désespérément dans un quotidien cruel semé d’embûches pour trouver leur vraie vocation et le Prince Charmant, généralement en buvant des Mojitos avec leurs copines et en courant de catastrophe amoureuse en cataclysme professionnel. »
Voici donc une pétillante illustration de ce concept, dans la lignée de glorieux précurseurs, tels que Le Journal de Bridget Jones.
Le roman s’ouvre sur une scène de rupture originale, puisqu’elle va être provoquée par trop d’amour. Quentin veut épouser Isabelle et fonder une famille, mais Isabelle a trop peur de s’engager et préfère fuir, même s’il ne lui reste que quelques euros, sa carrière – prometteuse – d’actrice n’ayant jamais vraiment décollé.
Aussi n’a-t-elle guère le choix quand on lui propose de prouver son talent en endossant le rôle d’une baby-sitter chargé de séduire Jan Kozlowski, le célèbre réalisateur qui, après des essais prometteurs, lui a refusé un rôle dans l’un de ses films. La vengeance étant un plat qui se mange froid, elle part pour les bords du Lac de Côme dans une splendide villa. Le cadre idyllique ne va cependant pas lui assurer un séjour de tout repos, car Adriana, Zoé et Nicolas entendent bien pourrir la vie de leur nouvelle gardienne. Et dans cette famille pas vraiment unie, ce n’est pas Valentina, grand-mère et sorte de gouvernante en chef, qui va lui faciliter la tâche. Il est vrai qu’elle a des raisons de se méfier de cette soi-disant diplômée de la meilleure école de nannys anglaise.
Marie Vareille se régale – et nous régale – en imaginant la succession des épisodes de ce séjour où chacun des acteurs va tenter de jouer sa partition, provoquant une joyeuse cacophonie. C’est drôle et riche de rebondissements, quitte à laisser la crédibilité de l’ensemble un peu de côté. Mais on pardonne volontiers ce petit défaut à l’auteur qui compense les invraisemblances par une belle énergie qui nous emporte vers une fin que l’on sait heureuse et que l’on finit par espérer tant on s’est attaché aux personnages qui, au fil des pages, ont pris de la densité et sont devenus des compagnons de plus en plus attachants.
Un roman gai, qui n’a sans doute pas d’autre prétention que de vous faire passer un bon moment, de vous divertir et de vous redonner le moral. Mission parfaitement accomplie ! http://urlz.fr/5ncm

Hcdahlem - - 64 ans - 7 juin 2017