Le Chant des Runes, Tome 2 : Le Quatrième Frère
de Sylvain Runberg (Scénario), Jean-Charles Poupard (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 5 mars 2017
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
A NOS CÔTÉS VIVENT DES ÊTRES QUE TOUS PENSENT APPARTENIR À UN MONDE DE LÉGENDE…
L’histoire de ce deuxième volume de la série «Le chant des runes » reprend exactement là ou s’était arrêté le tome I. Au début de l’histoire, nous retrouvons la jeune célibattante urbaine Eva Sundström en pleine conversation avec Ingrid Zetterlund de la SÄPO (le service de contre-espionnage suédois) et avec l’archéologue Josef Wörg.

Celui-ci lui révèle être le dernier descendant d’une grande famille de chamans, qui depuis l’an 801 sont en contact avec les créatures de «l’autre monde». Lui-même sert de négociateur, d’entremetteur, d’enquêteur avec ces êtres que le commun des mortels pense appartenir à un monde de légende, et qui – aussi discrets que dangereux -, vivent aujourd’hui parmi nous…
Le SÄPO quand à lui, en plus de ses missions officielles, « gère » le plus discrètement possible les relations (sans faire de vagues et en étouffant les affaires si nécessaire…), entre les deux mondes, qui tentent de s’ignorer…

Poursuivant l’enquête sur la disparition de la jeune chanteuse pop Krystal, dont on sait maintenant que certains des habitants de «l’autre monde» sont responsables, Josef emmène Eva à un rendez-vous avec l’un de ses indicateurs. il s’agit d’un certain Dokkal, qui sous son aspect de jeune garçon est en fait un Kobold forestier accro à la cocaïne et qui à des renseignements à leurs fournir sur le ravisseur de Krystal…

Après le premier volume de cette série, qui n’était en fait qu’une longue introduction, voici donc la suite des aventures d'Eva Sundström, la jeune et jolie inspectrice à la criminelle de Stockholm et de Josef Wörg le mystérieux archéologue. Bon, disons-le tout de suite, je termine encore une fois plutôt déçu par ce deuxième tome.

Si enfin le scénario de M. Sylvain RUNBERG prend ici un peu d’épaisseur, notamment par le basculement définitif de l’histoire dans le fantastique. Si l’on est, agréablement, surpris par l’irruption inattendue de trolls, gobelins, wolverènes d’attaque et autre kobold forestier métamorphe dans l’histoire, le tout manque de liant, d’ampleur, de souffle… Et parfois aussi de crédibilité! P. ex. Pg. 14, si Kobold Dokkal, dit que son ami humain, Jonas Hopken (dont il est assis sur la tombe…) «aurait eu 241 ans aujourd’hui», nous devrions être en… 1949! Puisque, comme indiqué sur sa stèle, celui-ci est né en 1708 et mort en 1776! Or, comme bien dit dans le premier tome, l’histoire se déroule en... Février 2016 !...

Et enfin M. RUNBERG, après avoir plus ou moins copié sur le cinéma le scénario des deux enquêteurs aussi mal assortis que différents dans leurs méthodes (« X-Files », « L’Arme fatale », « Sherlock Holmes »…), vous nous "servez" cette fois-ci une agence gouvernementale chargée de protéger le secret d’êtres surnaturels vivant cachés sur notre planète et de régler leurs conflits avec les humains? Cela ne vous rappelle pas un peu le film "Men in black" (1997)? Un peu d’originalité dans le scénario serait la bienvenue…

Si les découpages sont assez classiques - sauf peut-être pour la très belle Pg. 31 -, encore une fois je ne peux pas dire que les dessins de M. Jean-Charles POUPARD sont mauvais, mais pas de ceux que l’on admire non plus ! Comme pour le tome précédent les dessins ont l’air d’avoir été bâclés, mal finis… P. ex. Pg 10, si la jeune Krystal, quand on la voit de près, a la bouche, les bras et les jambes, couverts de sang et de nombreuses lacérations, pourquoi ne voit-on plus rien de tout cela quand on la voit de loin? Même chose d’ailleurs entre la page 33 et les pages 39 et 40 où ses nombreuses blessures ont «mystérieusement» disparu… Et surtout, on a du mal à reconnaître qui est qui avec p. ex. le visage d’Eva qui change à chaque fois qu’elle change de coiffure!.. Au point qu’elle n’a pas le même visage au début et à la fin de l’album! Inadmissible pour un album qui se veut de grande qualité!

Si sans conteste, il y a un léger mieux dans cette suite, je reste quand même à me demander où les deux auteurs vont mener l’histoire…