Raison de tuer
de Blake Pierce

critiqué par CC.RIDER, le 3 mars 2017
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Efficace
Dans la ville de Boston, Avery Black, ancienne avocate devenue policière suite à un fiasco judiciaire, vient d’intégrer la police criminelle. Vu son passé, elle peine à se faire accepter par ses collègues et par sa direction. Au sortir d’une fête estudiantine bien arrosée, Cindy Jenkins est victime d’une étrange agression. Quelqu’un lui inocule une drogue incapacitante qui lui fait presque immédiatement perdre conscience. 48 heures plus tard, des cyclistes la retrouvent morte sur un banc dans un parc public. Son corps a été vidé, empaillé, recousu et maquillé, un vrai travail de taxidermiste. L’enquête va s’avérer compliquée pour Avery Black et pour son collègue Ramirez…
« Raison de tuer » est un thriller de bonne facture et de structure parfaitement classique. Un serial killer dérangé à souhait, une longue série de victimes, toutes jeunes, jolies et étudiantes et une police qui patauge et se perd dans une longue série de fausses pistes. Une intrigue parfaitement calibrée pour empêcher le lecteur d’abandonner le livre en cours de route ! Un style fluide et efficace. Le personnage de l’ex-avocate devenue policière est plutôt attachant. On ne peut pas en dire autant des autres, nettement plus stéréotypés. Au total, une agréable lecture de divertissement, un tantinet macabre, en libre accès, ce qui ne gâte rien, mais avec un léger défaut : une abondance de coquilles indignes d’un éditeur sérieux !
Scénario très bien maîtrisé, mais... 7 étoiles

Alors qu'elle sort d'une soirée étudiante donnée par la confrérie à laquelle elle appartient, une jeune femme est droguée à l'aide d'une seringue, incapable de se défendre elle est emmenée dans un van.

Quarante huit heures plus tard, on assiste à l'arrivée de l'inspectrice principale Avery Black, transfuge des Affaires Internes, à la Criminelle suite à sa demande d'affectation. Traînant un lourd passif de son premier emploi d'avocate, c'est sous les sous-entendus, les quolibets voire les injures qu'elle est accueillie par ses nouveaux collègues qui comme à l'accoutumée voient d'un mauvais œil sa venue.

Une fois de plus l'on n'échappe pas à l'éternel cliché de la policière brisée par son passé, son divorce, et un panel de collègues masculins misogynes et qui n'apprécient pas le fait qu'une brillante plaidoirie ait permis la libération d’un sérial-killer qui à dés sa sortie repris ses crimes.

A peine arrivée, elle est envoyée, accompagnée du seul collègue masculin qui accepté de travailler, sur le lieu de la découverte du corps de la jeune étudiante. La mise en scène très particulière du corps attire particulièrement l'attention de l'inspectrice sur la probabilité d'avoir affaire à un sérial-killer. Très rapidement elle découvre des indices sur l’enlèvement mais qui ne permettent pas d'identifier l'auteur de ce meurtre. Et tout naturellement l'enquête va débuter par les interrogatoires des proches de l'étudiante.

Si «Raison de tuer » est présenté comme un « thriller » les rares apparitions ne sont pas assez percutantes, et l'enquête qui occupe la plus grande partie du roman font plus pensé à un policier classique. En effet même si les meurtres se succèdent le rythme du roman, sans être lent, manque un peu de punch et l'enquête est tout ce qu'il y a de plus classique : enquêtes de voisinage, audition des proches, interrogatoires des proches, recoupement d'indices, recherche de points communs entre les différentes victimes...

Le scénario est maîtrisé de main de maître, tout s'enchaîne de manière logique, malgré de nombreuses impasses l'enquête progresse naturellement sans incohérences.

On aurait pu craindre que la vie personnelle de l'inspectrice soit trop mise en avant, mais ce n'est pas le cas : les passages sont bien dosés, sans prendre le pas sur l’enquête, mais suffisamment pour maintenir l’ambiance délétère qui règne au commissariat.

Le style de l'auteur est fluide, efficace, plutôt direct, et correspond bien à ce genre de roman. On peut malheureusement regretter que la traduction ne soit pas à la hauteur : fautes d'orthographes assez nombreuses, des non sens fréquents, des phrases incompréhensibles qu'il faut lire à plusieurs reprise pour en déchiffrer le sens sans être bien sûr d'être en phase avec les pensées de l'auteur.

Au final, un policier de bonne facture, classique mais prenant, une enquêtrice qui réussit à nous séduire malgré son côté torturé, et malgré la traduction déplorable l'on a envie de continuer à lire les autres ouvrages de l'auteur.

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 3 octobre 2017