Etouffées, quand la justice enterre les affaires
de Karl Zéro

critiqué par DODODLB, le 1 mars 2017
( - 69 ans)


La note:  étoiles
IL Y A TANT DE VERITES QUI GENENT!
J’avais déjà lu de Karl Zéro, « Disparues » & « coupable non coupable ». Avec lui, il ne faut pas s’attendre à trouver des réponses officielles, mais plutôt à des pavés dans la mare qu’il lance sur des affaires étranges ayant défrayées la chronique.
Dans ce nouveau livre, le style est toujours le même, chaque phrase se décline sur le ton « franc parler » qui est le sien et, qu’il utilise dans son émission de RMC. De l’effroyable soi-disant suicide collectif de l‘OTS , jusqu’aux disparitions et meurtres d’enfants en Isère, en passant par le monstre Gouardo qui a violé sa propre fille adoptive pendant plus de vingt ans, Karl Zéro nous remet en lumière des affaires glauques qui ont malheureusement un triste point commun, celui d’avoir été oubliées ou tues par la justice.
Meurtres d’enfants, suicides déguisés, sombres histoires de pédophilie, et bien d’autres affaires monstrueuses, pour lesquelles Karl Zéro a mené l’enquête. De questions qui dérangent en portes qui se ferment, Karl Zéro navigue d’interrogation en certitude. La certitude que la vérité n’était pas loin et qu’il s’en fallait à chaque fois de peu pour que la lumière soit faite, mais la justice en a décidé autrement.
Les membres de l’OTS se sont-ils collectivement suicidés dans la clairière de l‘enfer en décembre 1995 ou les a-t-on assassinés ?
Jacques Heusèle s’est-il donné la mort en se noyant avec un haltère dans son sac à dos, ou cachait-il une double vie peu recommandable qui aurait conduit quelqu’un à le supprimer ?
Raymond Gouardo est-il seulement (si j’ose dire) le tortionnaire et le violeur de sa fille Lydia, ou a-t-il aussi été le bourreau de quatre autres malheureuses fillettes retrouvées assassinées ?
Voici 3 affaires qui comme les autres, relatées dans cet ouvrage ne trouveront sans doute jamais d’aboutissement. Parfois, ce sont des vérités qui gênent, parfois, des non-lieux prononcés parce que la justice ne trouve pas ou ne cherche pas assez. Il y a des choses qui dérangent, d’autres qui n’intéressent malheureusement que les victimes et leurs familles.
Comme toujours, Karl Zéro pose les véritables questions et apporte ses propres réponses, et je le suis souvent dans ses hypothèses. Mais lorsque chaque affaire relatée cache des douleurs de victimes meurtries à jamais, des souffrances éternelles pour des familles qui ne sauront jamais vraiment ce qui s’est passé, la colère s’empare de moi et j’ai vraiment envie de débaptiser l’institution judiciaire et de ne plus jamais l’appeler « justice ».