Faces & Cie
de Gaëtan Faucer

critiqué par Owierghem, le 8 avril 2017
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Les bons mots, les calembours, les aphorismes...
Pour un auteur –surtout dramaturge -, les bons mots, les calembours, les aphorismes, les jeux sur le signifiant sont la partie plus ludique d’une œuvre, plus souvent ironique, noire et grinçante. C’est son côté Guitry, tapageur et clinquant.
On s’amuse beaucoup à répertorier ces citations burlesques, à saisir la part comique et celle aussi assez parodique.
Et donc, plusieurs dizaines de calembours, qui jouent parfois d’une seule lettre (« Quand on démarre en trombe, on eut finir en tombe »), l’aphorisme retravaillé (« Certains meurent, d’autres demeurent »), le proverbe à la Faucer (« L’argent pas d’horreur »).
Beaucoup de légèreté, d’inventivité préside ici à la contrefaçon :
« La maîtresse est morte, l’amant peine »
ou
« L’histoire d’O n’est pas un conte de poule d’eau »
ou encore
« à Londres, on livre un livre pour quelques livres »
Les facéties fauceriennes tiennent du bon gag estudiantin, de la pochade intellectuelle et d’une certaine école belge qui ne se prend pas au sérieux (Desagre, Allard, Querton et Cie).
Philippe LEUCKX
Le petit livre de mots 10 étoiles

Le dernier ouvrage de Gaëtan Faucer est, comme il me l'écrit en dédicace, un petit livre de mots, de bons mots pour sûr, qui n’est pas sans contenir des mini leçons d’éthique et derrière lesquels se tapit une vision malicieuse du monde.

Les aphorismes jouent sur tous les ressorts du genre et cela donne pas loin de deux cent phrases pour sourire, réfléchir, trouver le monde bon, con ou long à mourir.

On ne sait pas si, comme cet aphorisme grivois du recueil, ils seront un jour adaptés au ciné, en court, mais trash, sinon en vidéo, ou s'ils ont plus de chance, vu l’implication de l’auteur dans le Théâtre (en tant qu’auteur dramatique et que metteur en scène), d'être dits sur scène.

Comme la quatrième de couverture le mentionne, le programme du recueil affiche la question de la mort, de la vie et aussi de nos amis les bêtes. Thèmes traités avec bonheur auxquels il faut ajouter le ridicule, la vérité qui ment ou le mensonge qui dit la vérité, les cons (sujet, il est vrai, inépuisable), le désir, les croyances, bref, la bêtise au sens flaubertien du terme.

Et puisque je vous sens fébrile, voici dix aphorismes (seulement) qui illustrent ce qui précède et vous inciteront, j’en suis sûr, à commander l’ouvrage sans tarder pour faire vous-même votre top 10.

Durant une année, les miss sont les dames-nations d’un pays.



Pour cacher la vérité, il faut la rendre grotesque.



L’histoire se répète, la bêtise aussi.



Dans une beuverie estudiantine, c’est souvent pack +5.



Les traces laissées par les fantômes sont des traits d’esprit.



C’est en lisant dans le train que j’ai appris à passer d’une ligne à l’autre.



Le chef épouvantail possède une armée d’hommes de paille.



Sur son lit d’hôpital, le pyromane s’éteint à petit feu.



Un père qui change de sexe tout en l’avouant à ses enfants est trans parent.



Même la fine mouche aime les grosses merdes.



Plus cet aphorisme qu’Anne Siety, la psychopédagogue des maths, ne démentirait pas : Compter sur ses doigts est une façon de compter sur soi.

Et je ne résiste pas à une dernière face & cie faucerienne, le temps que vous receviez l’ouvrage dans votre boîte aux lettres :

C’est très beau quand les cerfs-volants prennent de l’élan…

Kinbote - Jumet - 65 ans - 20 avril 2017