Humeur noire à Venise : Une enquête du commissaire aux morts étranges
de Olivier Barde-Cabuçon

critiqué par Veneziano, le 29 janvier 2017
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Enigmes et ambiguïtés à Venise
Des meurtres insolites sont commis en série à Venise, par la voie de la pendaison sous des ponts. L'angoisse montant dans la ville, il est mandaté pour enquêter un commissaire français spécialisé dans les morts étranges. Outre le jeu de dédale et la moiteur de la cité, la complexité du système politique, il est confronté à une galerie de personnalités ambivalentes qui se complaisent dans la feinte, le calcul et la dissimulation, cette dernière prenant dans quelques cas des formes bien surprenantes. Cette puissance maritime et commerciale déclinante s'enivre dans les fêtes fastueuses qui sont autant de jeux de dupes.
Le dénouement de l'intrigue s'avère évidemment difficilement sondable a priori, bien que le vent se fasse sentir une bonne cinquante de pages avant la fin. Le style est empreint d'ironie et de psychologie. C'est assez bien fait.
Ah ! Ces hommes de pouvoirs… 8 étoiles

Une nouvelle fois je suis séduit par cet écrivain avec son « Humeur noire à Venise », car ici il décrit d’une part avec soin cette si belle ville natale de Vivaldi et puis fait mener de front deux enquêtes à son jeune commissaire si réceptif aux belles femmes… Déconnecté de son milieu parisien notre jeune policier sera quelque peu rabroué tout au long de cette enquête où il aura au moins la satisfaction de retrouver son père… subissant ici un coup de cafard aussi agressive qu’une Arachide…
Extrait :
Amarilli eut un sourire indulgent.
-Et moi de cette stupéfiante conservation.
-Notre vie ressemble à nos marivaudages de France ou à la comédie de l’art de votre pays. J’aime la comédie dell’arte, ses bouffonneries et ses improvisations. Notre quotidien est le canevas à partir duquel on brode et on improvise la suite à donner.
-Et nos songes, l’étoffe dont on fait les rêves… Le moine hocha la tête et elles leur ajoutent tous nos désirs inassouvis, nos angoisses, les plus secrètes, celle-là même que nous taisons à nous-mêmes.
Amarilli porta la main à sa gorge comme si une main glacée venait de l’enserrer.
A savourer, comme un saucisson brioché, Lyonnais.

Pierrot - Villeurbanne - 72 ans - 29 janvier 2017