Raoul Ruiz, le magicien
de Benoît Peeters, Guy Scarpetta

critiqué par Veneziano, le 14 janvier 2017
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Le portrait impressionniste d'un cinéaste
Raul Ruiz, cinéaste chilien de renom, auteur de films essentiellement français, a bouleversé le procédé narratif du scénario. Il n'est plus linéaire. Ce parti pris est justifié par sa réflexion sur le temps et l'impact qu'il détient sur le souvenir, donc sur l'existence des êtres vivants. Cette idée hante ses films, où l'analyse psychologique détient toute son importance.
Cette sorte de bibliographie est à l'image de l'homme qu'elle décrit. Elle contient bien une trame générale, sans que la chronologie soit totalement respectée. Une première partie restitue une entrevue journalistique avec le metteur en scène, la deuxième présente ses principaux films, parmi lesquels les Trois couronnes du matelot, la Ville des pirates, Trois vies et une seule mort, le Temps retrouvé, les Ames fortes ; et une dernière livre des témoignages d'actrices et acteurs qui ont tourné avec lui, comme Arielle Dombasle et Melvil Poupaud.
Cette structure a le mérite de faire le tour de la découverte de l'artiste, d'entrer peu à peu dans son univers, au bénéfice d'une méthode qui n'est pas univoque mais qui déconcerte a priori. Il s'ensuit que ce livre se médite, afin de saisir l'environnement et le procédé créatif du personnage, aussi brillant qu'atypique, et parfois un tantinet hermétique. Il est beau, intéressant, donne envie d'en savoir plus ; il est donc à recommander.