Proche lointain
de Martine Rouhart

critiqué par Nathavh, le 4 mars 2017
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Amitié
Proche lointain c'est l'histoire d'une amitié de plus de vingt-cinq ans. Jean-Louis et notre narrateur se sont rencontrés par hasard en août 1986, le courant est passé de suite entre ces deux-là. Allez savoir pourquoi ?
Une amitié ça naît comme ça.

Ils se sont vus de façon régulière autour d'une verre, après l'opéra, en se dépassant lors de pratiques sportives... Complices. Peu à peu ils se sont éloignés en gardant le contact jusqu'au jour où un cataclysme s'est produit, une révélation a tout fait voler en éclats, et accentué les zones d'ombre de Jean-Louis.

Une cassure s'est produite, on a dépassé la limite. Mais l'amitié c'est fort, résistant, quelque chose reste au fond d'eux et lorsqu'un appel survient, impossible de résister.

Un récit où l'action est peu présente, le temps passe et pourtant Martine Rouhart réussit à retenir notre attention, et au final, je suis restée accrochée au récit jusqu'à sa chute qui a réussi à me surprendre.

Joli travail, qui nous découpe au scalpel les sentiments et les ressentis des deux amis. Nous avons tous des zones d'ombres, elles n'empêchent pas l'amitié d'exister et de perdurer.

J'ai beaucoup aimé en parallèle les relations père-fille ici présentées une fois encore avec beaucoup de sensibilité et de psychologie.

Une plume belge à découvrir.

Ma note : 8.5/10

Les jolies phrases

C'est souvent dans le rapport avec les autres qu'on prend conscience de soi.

La clef et la richesse toujours renouvelée des couples qui tiennent longtemps la route sans se forcer ni s'épuiser dans les contraintes. Si les sentiers de traverse où nous nous égayons l'un et l'autre divergent, ils finissent toujours par nous réunir sur un chemin commun.

Arrive un moment où l'on comprend que le rêve s'efface, qu'il va nous échapper, ça y est, il s'est évaporé.

J'aurais dû le savoir, qu'une amitié ne pouvait de toute manière survivre d'une déception à l'autre.

Toi qui crois me connaître mieux que je me connais moi-même, je dois admettre que je te connaissais très mal.

Le courage, c'est faire ce qu'on a peur de faire.

Les non-dits ne règlent jamais rien, un jour ou l'autre, ils remontent à la surface et le plus souvent lorsqu'on s'y attend le moins.

Tu peux me croire, j'ai résisté. Mon plus cher souhait, restaurer notre amitié dans son état premier, rétablir ce que je prenais alors pour l'ordre naturel des choses, les liens du temps valant bien ceux du sang.