Butcher's Crossing
de John Williams

critiqué par Psychééé, le 27 décembre 2016
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Une ode aux grands espaces de l'ouest américain
Nous sommes en 1870. Will Andrews, jeune étudiant bourgeois d’Harvard, souhaite se rapprocher de la nature pour donner un sens à sa vie. Il décide de se rendre à Butcher’s Crossing, une petite bourgade du Kansas pour chasser le bison avec 3 acolytes dans l’ouest américain sauvage. De ce long voyage initiatique, il est évident qu’il ne reviendra pas intact. D’un côté, les bisons sont peu à peu anéantis, de l’autre, les hommes, très différents les uns des autres, se transforment au fil de l’expédition. John Williams, de sa prose majestueuse, nous offre une magnifique ode aux grands espaces où l’on ressent le froid, la faim, la soif, l’attente mais aussi l’immensité du paysage qui s’offre à perte de vue. En somme, un western littéraire qui évoque le Grand Ouest mythique, à savourer tranquillement, bien au chaud.
Une saison en enfer 8 étoiles

Dans les années 1870, un jeune homme du nom de Will Andrews, fraîchement émoulu de Harvard, décide de quitter son confort pour vivre la grande aventure de l’Ouest américain, là où, se dit-il, il pourra s’épanouir pleinement au contact de la nature. Arrivé dans la petite bourgade, peuplée de quelques chasseurs de bisons et de prostituées, de Butcher’s Crossing dans le Kansas, il fait la connaissance d’un homme du nom de Miller, qui ne tarde pas à vouloir le convaincre de financer une expédition. Les troupeaux de bisons ayant été décimés et se faisant rares, l’homme prétend connaître une vallée du Colorado où subsiste encore un grand nombre de ces ruminants.
C’est le point de départ d’un roman dont on peut dire qu’il s’agit d’un anti-western car, même s’il y est question d’hommes plus ou moins frustes, de prostituées, de grands espaces et de bisons, la plupart des codes habituels du genre « western » sont soit absents soit détournés. Toute l’intrigue se concentre ici en une seule aventure, celle qui conduit Miller, Andrews et deux recrues (Charley Hoge, conducteur de char à bœufs, homme religieux et volontiers sermonneur ; et Schneider, engagé comme écorcheur) à la chasse aux bisons. Depuis les préparatifs de cette équipée jusqu’au retour à Butcher’s Crossing et à un final hallucinant de noirceur, en passant par le massacre des ruminants, tués presque exclusivement pour leur peau, et à une longue et terrible hibernation que les aventuriers n’avaient pas prévue, tout est narré avec une extrême minutie et un sens des détails qui laissent pantois.
Il ne faut pas lire Butcher’s Crossing dans l’espoir d’être captivé par des scènes d’action. Elles ne sont pas absentes, mais le livre se focalise bien davantage sur l’intériorité des personnages, sur la description attentive de leurs épreuves, sur leurs travaux somme toute assez fastidieux, tout comme sur l’environnement, les paysages, les mœurs des animaux, etc. S’il s’agit bel et bien d’un roman, le livre s’apparente aussi, très clairement, à un genre typiquement américain des États-Unis, le nature writing. John Williams décrit chacune des scènes avec une précision telle qu’elles semblent avoir été rédigées sur le vif, comme si l’auteur avait été le témoin de ce qu’il raconte.
Pour les quatre hommes emportés dans une aventure qui les dépasse, en tout cas pour les trois qui parviennent à survivre, plus rien ne saurait être comme avant. La chasse aux bisons telle que l’avait fantasmée Will Andrews a tourné en un abominable massacre, une boucherie immonde orchestrée par Miller, obsédé au point de ne vouloir laisser aucun animal vivant. La vallée jonchée de cadavres pourrissants se referme bientôt sur les quatre hommes, surpris par la survenue de l’hiver et, de ce fait, contraint à survivre, réduits eux-mêmes à leur propre animalité, pendant de longs mois.
Quant au final, sans vouloir trop en dire, notons cependant combien implacablement il illustre la vanité des entreprises humaines, surtout quand elles dévient en folie qui détruit tout. Tant de souffrances endurées pour pas grand-chose, sauf peut-être, en ce qui concerne Will Andrews, le seul des quatre aventuriers qui, peut-être, saura tirer un bénéfice moral de l’équipée folle et sauvage.

Poet75 - Paris - 67 ans - 9 juin 2022


Une nature sauvage et hostile 6 étoiles

Ce roman, relativement court et agréable à lire, raconte l'histoire de quatre hommes partis chasser voire massacrer le bison dans le Colorado.

La part de descriptions reste importante, mais non seulement cela passe bien mais participe grandement à la réussite globale de l'œuvre, l'auteur ayant indéniablement du talent.

La faune, la flore, les paysages, l'hostilité de cette nature sauvage tout comme celle du climat, sont très justement couchés sur le papier et apportent ce supplément d'immersion essentiel.

Seule la fin m'a paru un peu décevante, comme si il n'y en avait pas vraiment une, me laissant donc un goût d'inachevé.

Ayor - - 51 ans - 27 mai 2021


A poor lonesome cowboy ! 6 étoiles

John Williams (1922-1994) est un poète et écrivain américain. Très peu prolifique, il publie deux recueils de poèmes et quatre romans. Ses œuvres les plus connues sont "Stoner" (1965) et "Augustus" (1973).
Butcher's Crossing (1960) parait en France en 2016.

C'est à Butcher's Crossing- petite bourgade du Kansas- que le jeune étudiant Will Andrews décide d'éprouver son goût immodéré pour l'Aventure. Nature, grands espaces et vie sauvage le font rêver.
Accompagné de 2 comparses et sous la coupe de Miller -chasseur de bisons- il va découvrir l'envers du décor et se construire une expérience.

Attiré par les critiques dithyrambiques, j'ai décidé de tenter l'aventure.
J'avoue avoir été déçu. Il ne se passe pas grand chose. Seules les longues et poétiques descriptions d'une Nature sauvage et une dernière partie éblouissante, parviennent à sauver l'ensemble.
Un bon moment de lecture néanmoins.

Frunny - PARIS - 58 ans - 11 novembre 2017