Le murmure des ombres
de Jan-Philipp Sendker

critiqué par Pascale Ew., le 26 décembre 2016
( - 56 ans)


La note:  étoiles
La vérité est-elle toujours bonne à dire ?
Paul Leibovitz vit seul, reclus sur l'île de Lamma, à l'écart de la bruyante Hong Kong depuis la mort de son fils de huit ans et son divorce. Elisabeth Owen, une Américaine, fait appel à lui pour retrouver son fils disparu et son meilleur ami Zhang le charge ensuite d'enquêter pour lui sur le meurtre de ce jeune entrepreneur. Zhang est un policier chinois bridé par sa hiérarchie corrompue. Paul, armé de sa seule droiture et de sa connaissance de la psychologie chinoise, arrivera-t-il à démêler les fils de cette intrigue seul alors que tant d'intérêts contraires sont en jeu ?
Tout au long de cette histoire, Paul s'interroge sur ses sentiments pour son amie Christine et il a du mal à libérer son coeur de la froideur qui le protège.
D'autre part, l'auteur nous démontre les différences de mentalité entre Chinois et Occidentaux : il insiste sur la naïveté des Occidentaux par rapport aux Chinois et explique le comportement de ces derniers par leur passé. Le titre du roman fait d'ailleurs allusion aux ombres du passé, les morts victimes de la révolution culturelle qui hantent le présent de la Chine. Jan-Philipp Sendker décrit les villes-champignons où poussent les immeubles toujours plus hauts afin de raser le passé dans une tentative désespérée d'oublier. Il parvient à faire ressentir l'atmosphère oppressante de la ville au lecteur, en tout cas telle que Paul la ressent, et est passé maître dans le style tout en finesse qui développe les sentiments des personnages et nous les rend si humains. Il pose également la question de la confiance comme un des thèmes principaux de ce livre.