Pas de surprise, en lisant certains commentaires négatifs.

Sans doute émanent-ils de "bons catholiques" assis sur des siècles de certitudes que rien ne DOIT remettre en question.

Or, c'est justement ce que fait ici Laurent Gounelle, sous la forme d'un roman dont l'intérêt réside plus dans les propositions spirituelles que dans l'action des protagonistes.

Je suis moi même chrétien et revendique cette appartenance.
Mais cet ouvrage m'apporte quelques explications plausibles à des questions que beaucoup de posent.
Il en ouvre d'autres (de questions) que je n'aurais pas soupçonnées.

A chacun donc de faire son auto-analyse , en laissant pour un instant, son ego de côté !

PS : La lecture de l'évangile de Thomas ne m'a pas procuré la même émotion.

Mais pourquoi diable l’auteur, très sympathique au demeurant (voir son site officiel !), s’entête-t-il à nous inventer une intrigue totalement invraisemblable, bien résumée ici par Pascale Ew, pour nous faire comprendre, de livre en livre, les arcanes du développement personnel, décliné ici au service d’un syncrétisme religieux, certes très à la mode aujourd’hui et donc, particulièrement vendeur ?

D’autres auteurs comme Frédéric Lenoir, ont déjà, bien avant lui, exploité ce filon, notamment dans son « Dieu » d’ailleurs analysé sur CL ; mais au moins cet ouvrage est-il présenté comme un essai et non un roman dont l’épilogue, dans le cas présent, est si caricatural qu’il discrédite au passage l’ensemble des théories susceptibles d’être « révélées ».

Or, le décryptage de cette vérité essentielle et de ce trésor que je vous laisse découvrir, fondé, entre autres, sur la double traduction d’un verset de l’Evangile de St Luc auquel F Lenoir fait d’ailleurs également allusion dans le livre précité (Tiens, tiens !) est bien mentionnée dans la très sérieuse Bible de Jérusalem, comme Laurent Gounelle le fait constater à « son » Alice ! De là à bâtir tout un roman autour de cette découverte…

Un livre extraordinaire qui permet dans une époque où la science dominante a prouvé ridicules la compréhension au sens propre de certaines phrases bibliques, de redonner des couleurs à cette religion qui me paraissait austère de prime abord. Je trouve les autres commentaires ici assez injustes et je me suis inscrit pour rétablir ce que j'estime être plus proche de la vérité.

Ou est Dieu dans tout ça ? L'auteur explique que dieu n'est pas un personnage à part entière mais il est l'énergie qui relie chaque être. Il est en chacun de nous car nous appartenons à ce tout.

En tant qu'agnostic je trouve cette idée beaucoup plus plausible qu'un dieu existant physiquement.

Rien qu’à la couverture on subodore que le roman se coule dans les codes des œuvres d’un Guillaume Musso ou d’un Marc Levy, ne serait-ce que par le nom de l’auteur s’étalant en une taille deux ou trois fois plus grande que le titre du livre lui-même. La prose le confirme : un style simple, ne se compliquant pas la vie, que ce soit dans les descriptions, les analyses psychologiques ou les stéréotypes de certains personnages.

Pourtant, tout en s’inscrivant dans les gimmicks des productions à succès, je trouve que Laurent Gounelle trace sa voie, assez personnelle finalement. Le lieu où se déroule l’histoire tout d’abord est assez original : Cluny, petite ville de Bourgogne, introduit la représentation bienvenue d’une certaine ruralité, qui change de Paris, Londres, New York ou la Provence. On imagine que ce choix ne s’est pas fait non plus au hasard. Cluny, berceau au Moyen Âge d’un puissant ordre religieux qui a essaimé des abbayes dans toute l’Europe, était tout indiqué pour développer des réflexions sur la perte contemporaine de la foi, le déclin de l’Église, le rapport de la société moderne au Christianisme.

À ce titre le livre est surprenant. En effet, à partir d’une situation de départ incongrue, assez réjouissante (les méthodes de marketing moderne appliquées à une paroisse de la "France profonde"), qui génère des péripéties faisant du récit une comédie fort plaisante, malgré sa faible ambition littéraire, le roman finit par prendre une tournure presque théologique, que j'ai trouvé personnellement pleine d’Intérêt, sur l’interprétation (discutable) de la parole de Jésus.

L’auteur avance ainsi, à travers le cheminement spirituel et religieux d'Alice, la protagoniste principale, que le Christianisme est fondamentalement non-dualiste, c’est-à-dire que contrairement à l’enseignement traditionnel de l’Église, l’Homme et Dieu ne ferait qu’un. Dans le même ordre d’idée il traduit que le péché ne doit pas être considéré comme un affront fait à Dieu (qui n'en aurait cure), mais plutôt un acte empêchant l’Homme de s’élever vers des considérations supérieures. Pour argumenter, Laurent Gounelle s’appuie sur des éléments assez érudits, comme certaines interprétations de la Traduction Œcuménique de la Bible, ou sur l’évangile selon Thomas, dont j’ai découvert l’existence (je croyais au départ que c’était une invention pure et simple de l’auteur).

Les deux faces de ce roman (comédie plaisante d’un côté, approche théologique relativement pointue, certes vulgarisée, de l'autre) en font un objet assez étonnant. Dans une narration où Laurent Gounelle ose toutes les hardiesses (en particulier dans la scène de la messe finale), il est également le témoignage du syncrétisme actuel en occident (Alice tente de mettre en regard les points communs du Christianisme et des religions orientales).

Ecrit dans un style pur, limpide, ce livre est comme d'habitude avec Laurent Gounelle riche d'enseignement. Il pose avec subtilité un certain nombre de questions, et nous entraîne dans une enquête passionnante sur tout ce qui touche au perfectionnement de soi. Notamment le fait de se libérer de son ego. Cette vision utilitaire de la spiritualité se révèle convaincante même si elle peut déplaire aux puristes, et l'étude du taoïsme, du bouddhisme, du christianisme, de l'hindouisme est analysée de manière astucieuse. A lire absolument si l'on veut gagner en confiance, et gravir les échelons menant à une meilleure connaissance de soi.