La Guerre des Lulus, Tome 4 : 1917 : La déchirure
de Régis Hautière (Scénario), Damien Cuvillier (Dessin), Hardoc (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 17 décembre 2016
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
La guerre fait grandir plus vite
La fuite, toujours et encore la fuite pour tenter d’échapper aux tentacules implacables de la guerre pour nos cinq compagnons de galère… Le hasard – et un mauvais train – les mèneront de l’autre côté de la frontière, en Belgique - après un détour par l’Allemagne -, où ils vivront des situations cocasses, des moments heureux et d’autres beaucoup moins…

Le quatrième et avant-dernier opus de cette excellente série populaire ne fait que confirmer sa constance qualitative sur le plan de la narration et du dessin. Depuis le premier épisode qui se déroulait en 1914, première année de cette Grande Guerre funeste, les enfants ont grandi, certains en taille, d’autres sur le plan de la pilosité avec une ombre de moustache en plus, tandis que Luce, la fillette du groupe, voit ses seins pointer pour devenir peu à peu une femme et gagner en maturité. Parallèlement aux deux ainés des garçons à la virilité croissante, entre qui va grandir une rivalité pour conquérir le cœur de la belle.

S’adressant à un large public, « La Guerre des Lulus », tout en évitant de montrer l’horreur brute de la guerre, se tenant à l’écart des champs de bataille, parvient à en révéler la dimension tragique. Le ton « récréatif » lié à la jeunesse de nos héros en herbe empêche ainsi de plomber l’ambiance, car comme toutes les guerres, celle-ci tue des hommes et brise l’âme des survivants, comme pour la grand-mère de Luce dont on apprendra que son mari a été lâchement assassiné devant sa maison par la soldatesque ennemie.

Il n’y a pas grand-chose à redire à cette fresque réaliste qui dépeint avec justesse ces quatre années d’une terrible guerre sous l’angle de l’enfance. Et comme on n’imagine guère être déçu par le dernier tome prévu l’an prochain, on peut se plonger sans problème dans cette saga dont on est au moins sûr qu’elle ne sera pas à rallonge.