Les vieilles dames: l'intégrale
de Jacques Faizant

critiqué par Septularisen, le 14 décembre 2016
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
TATIE DANIELLE
Je me souviens… Je me souviens de mes visites chez le docteur ou le dentiste quand encore très jeune, dès qu’arrivé dans la salle d’attente, je me précipitais sur la revue «Paris Match»…
Oh, pas pour le «poids des mots», ni pour «le choc des photos»… Non, pour feuilleter à toute vitesse les dernières pages, et chercher, entre les grilles des mots croisés, la dernière aventure des… « Vieilles dames » de Jacques FAIZANT (1918-2006)…

Comment, vous ne connaissez pas ? Laissez-moi vous les présenter…
Elles sont odieuses, effrontées, excessives, d’une mauvaise foi sans limites et oisives! Bourgeoisies retraitées, toujours sûres de leur bon droit, flanquées d’un mari « sac à main » résigné (on le tient par les bras, mais il ne sert que d’objet de décoration…), elles préfèrent discuter avec leur canari ou leur chat !...
Elles ont des talons, ne sortent jamais sans leur parapluie et leur sac à main, des jambes toutes fines mais un (très) généreux postérieur. Elles fument, conduisent leur vieux tacot, aiment jouer d’un instrument de musique, se promener, aller faire un pique-nique, ou à une exposition, jouer aux cartes, peindre…
Mais aussi être à la dernière mode, les loisirs, la gourmandise, les réunions entre filles, la campagne, leurs amies, aller se plaindre chez le médecin, raconter des secrets, et même parfois faire le coup de poing avec les hommes…
Toutefois, ce que ces « tatie Danielle » en puissance (et avant l’heure…), aiment par-dessus tout c’est lire la rubrique nécrologique, tailler une bavette et surtout, surtout médire sur les autres !...

Voilà, le décor est planté, pas besoin d’en dire plus !... Et je dois dire que c'est bon de les retrouver plus de vingt ans après...
On rit de bon cœur, on sourit tendrement et on est pris d’un accès de nostalgie en lisant les histoires, - mais ne devrais-je pas plutôt dire les bêtises -, de ces vieilles dames… Les dessins ont un charme désuet, celui du dessin de presse d’autrefois, celui d’une autre époque. Un trait simple, parfois simpliste et un peu brouillon, précision et rigueur n’en font pas vraiment partie… Le tout est toutefois terriblement efficace et tout en nuances… Un vrai régal !
On retiendra d’ailleurs, une fois la comédie passée, surtout le regard acéré, parfois acerbe, parfois malicieux, du dessinateur…Tour à tour impertinent, critique, caustique, subversif, sarcastique, ironique, mais - il faut le dire -, jamais grossier, jamais vulgaire ni violent sur la société de l’époque, ses mœurs, ses défauts, ses vices, ses travers...
Mais, finalement ne sont-ils pas aussi ceux de notre société d’aujourd’hui ?...

Que c’est bon une petite dose de nostalgie de temps en temps !... On ne s’en lasse pas !... Rien à redire ces vieilles dames là, sont… Éternelles !...