Mon ami Jésus
de Lars Husum

critiqué par Pucksimberg, le 11 décembre 2016
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une comédie danoise déjantée
Nikolaj est élevé par sa grande sœur depuis que sa mère, star de la chanson danoise, est morte dans un accident de voiture avec son père. Lui est introverti, n'a pas d'amis et a développé une relation fusionnelle avec Soeurette au point qu'il ne peut admettre qu'elle puisse avoir un petit copain. En grandissant, il change complètement de comportement et devient détestable et violent. Il se bat constamment, fréquente les marginaux, frappe une enfant ... Il en vient même à battre Silje, le jeune femme qu'il aime, sans aucune raison. Il n'a plus aucun repère et est inadapté. Un beau jour, il rencontre Jésus, semble-t-il le vrai ! De là, une volonté d'expier ses fautes se fait sentir. Mais comment changer une image aussi négative ?

Ce roman est original et surprenant car il emprunte à la fois au comique et au tragique. Certaines scènes révoltent le lecteur, d'autres l'amusent. Lars Husum ne s'est fixé aucune limite et il passe d'un extrême à l'autre avec habileté. Le lecteur ressent à la fois de l'empathie et de l’antipathie pour le personnage principal dans la première partie du roman. On ne le comprend pas.
Par la suite, dans sa phase de rédemption, le lecteur perçoit une part d'humanité.

Le schéma du roman est somme toute assez classique : un personnage violent qui veut redorer son image par des actions qui sauront toucher le lecteur. Cette trame est présente dans de nombreux romans et dans de nombreux films aussi. Il n'en demeure pas moins que le roman reste très agréable à lire. Le texte est dynamique, organisé en courtes séquences. Les personnages, originaux, suscitent l'intérêt du lecteur et l'on a envie d'y croire. Lars Husum mêle des thèmes très différents avec le rock, la violence, le sexe, la mort d'un côté et la rédemption et le pardon de l'autre. Les personnages, malgré leur caractère typé, restent attachants.

Le lecteur ne s'ennuie pas une seule seconde. Le roman reste un bon divertissement et les personnages de roman sont suffisamment marquants pour que l'on pense encore à eux les jours suivants. Il y a sans doute un peu de Paasilinna chez Lars Husum.