L'Armée de l'Ombre, Tome 4 : Nous étions des hommes
de Olivier Speltens

critiqué par Septularisen, le 10 décembre 2016
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
UN UNIVERS DE DESTRUCTION ET DE FOLIE !...
Août 1944. En Pologne à 500 Km de la frontière allemande, les troupes de la Wehrmacht sont repoussées vers Berlin. Les ventres sont vides, les corps sont fatigués. Les longues colonnes de soldats allemands qui battent en retraite, sont impitoyablement victimes d’attaques aériennes de l'aviation soviétique. Celle-ci est seule maitresse des cieux face à une Luftwaffe depuis longtemps décimée… Et pire que tout, la politique de la «Terre brûlée», maintenant pratiquée par les allemands, n'a eu pour d'autres effets que de décupler la haine de l'ennemi envers eux.

Nous retrouvons le héros de cette série, le jeune Kessler, pour qui le seul objectif se résume maintenant, à essayer de rester en vie, pour retourner chez lui en Allemagne et épouser sa fiancée, Maria. Autour de lui ses amis tombent tous les uns après les autres…

Février 1945. Dans une dernière tentative pour arrêter les russes, les allemands font sauter tous les ponts sur l'Oder, et prennent position à Frankfurt-Oder (Francfort-sur-l’Oder), distant seulement de 90 km de Berlin. Le fanatisme de la SS pousse le peuple jusqu'à l'ultime sacrifice : les enfants et les vieillards sont enrôlés dans les troupes combattantes et servent de "chair à canon" aux tireurs d’élite russes!

Kessler et son acolyte Kruger, qui ont depuis longtemps perdu toute illusion concernant le sort de l’Allemagne se retrouvent face à un dernier choix : combattre les troupes russes qui menacent directement Berlin et y trouver une mort certaine… Ou bien tenter de gagner le front ouest en contournant Berlin par le Sud, dans l'espoir de se rendre aux soldats anglo-américains, qui traitent leurs prisonniers allemands avec beaucoup plus de clémence…

Dernier volume de cette série dédié à la Deuxième Guerre Mondiale sur le front de l’Est, vue du côté allemand, et toujours (très) librement inspirée des écrits d’August Von KAGENECK et de Guy SAJER (déjà critiqués par ailleurs sur CL). Je dois dire que j’ai une nouvelle fois été un peu déçu par cet opus! Pas du côté du découpage et du dessin de M. SPELTENS qui je le répète encore une fois est (à part quelques légères fautes dans les uniformes allemands…) absolument irréprochable ! Et d’une beauté à couper le souffle!... M. SPELTENS est un "monstre" de ce point de vue là!...

Non, mes réticences viennent encore une fois (comme pour le volume III d’ailleurs…) du scénario! Encore une fois un peu léger et pas franchement à la hauteur de la fin de cette série. Je comprends qu’il faut refléter la baisse de moral des troupes allemandes et leur incapacité à se battre faute de moral et de matériel… De là à réduire tout l’album à une scène de combat et les dialogues à quelques lignes… Souvent les mêmes d’ailleurs et d’une profonde insignifiance par rapport à la gravité de la situation que sont sensés éprouver les soldats allemands… Et bien non !... Franchement le tout est un peu pauvre, manque de souffle, d'ambition, de profondeur, de psychologie...
De tout en fait! En tous les cas, de tout pour terminer « en beauté », une série d'une si haute qualité… Dommage !...

Au final, et si je fais le bilan des quatre volumes, je conseille, sans hésiter une seconde, cette série à tous les amateurs (surtout les volumes I et II d’ailleurs…) de l’histoire de la Deuxième Guerre Mondiale et attend avec impatience la nouvelle série de M. SPELTENS qui devrait avoir cette fois-ci comme sujet l’Afrika Korps…
Allemagne année 0 5 étoiles

Oui, un tome en dessous des autres, tant au niveau du scénario que du dessin.
Et pourtant, il y avait matière à exprimer beaucoup de choses sur cette année 1945 du côté allemand. Là où un film comme "die Brucke" ou Céline dans sa trilogie allemande parvient à saisir toute la folie destructrice qui s'est emparée de l'Allemagne entre août 1944 et la fin de la guerre, ce dernier tome d'une série pourtant très bien scénarisée présente comme principal intérêt que le lecteur s'informe ici sur le sort des héros: victimes plus que bourreaux, des milliers de soldats visiteront les geôles des Allés, occidentaux ou soviétiques.
Même le dessin, je trouve, connaît une baisse significative de niveau... tout cela tend à me faire penser que l'album a été un peu bâclé, l'auteur ne prenant pas le temps de peaufiner le tout (pression de l'éditeur?). Dommage, car cette série est dans l'ensemble remarquable.

Vince92 - Zürich - 46 ans - 20 avril 2018