Jacques Demy
de Jacques Layani

critiqué par Pjb33, le 26 novembre 2016
(Bordeaux - 72 ans)


La note:  étoiles
l'enchanteur du cinéma
Ce livre va enchanter tous les admirateurs des "Parapluies de Cherbourg" et des "Demoiselles de Rochefort", et je crois qu'ils sont nombreux, même chez les jeunes.

L'auteur s'attarde sur l"ensemble de la carrière du cinéaste, mais analyse plus particulièrement avec beaucoup de finesse "Les parapluies de Cherbourg" (1964), film qui lui semble la matrice de l'oeuvre, une invention géniale d'opéra populaire et facile à comprendre, où l'osmose entre le récit, la couleur des images, extrêmement recherchée, les personnages contrastés, les nuances du sentiment amoureux et la musique de Michel Legrand, se réalise parfaitement. Demy rééditera avec "Une chambre en ville" en 1982, pas forcément moins réussi, mais plus sombre et à la musique moins "entraînante" signée Michel Colombier, où les thématiques et obsessions du cinéaste (les amours malheureuses, les conflits entre classes sociales, la filiation ratée, etc.) sont pourtant bien présentes. Le film sera cette fois un échec commercial.

On apprend incidemment que "Les demoiselles de Rochefort" devait se terminer mal (Maxence le marin-peintre mourrait), que Demy a eu d'autres projets qui n'ont pas abouti, mais on trouve ici un portrait très attachant du cinéaste, enchanteur certes ("Peau d'âne", "Le joueur de flûte"), mais du tout cucul. Au contraire, l'univers de Demy est très noir. Jacques Layani note aussi les récurrences de personnages et de lieux, qui prouvent qu'on a affaire ici à une sorte de "comédie humaine" à la Balzac (plutôt tragique) ambitieuse.

L'ouvrage, assez bref, est complété par une chronologie, une filmographie, une bibliographie, une dvdgraphie, une discographie, un index des noms cités. Un must pour les amateurs de Demy.