Crimes d'amour et de haine : Un gardien pour ma soeur le blues de la déprime
de Faye Kellerman, Jonathan Kellerman

critiqué par Antihuman, le 21 novembre 2016
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
"J'ai bien pensé au quartier-est, mais il est encore pas mal noir."
Jonathan Kellerman est un auteur de polars très lu outre-Atlantique; peut-être parce que dans ce pays la littérature dite "de genre" est moins méprisée (et aussi parce que là-bas, on laisse moins de chance à ces prétentieux bourgeois-bohêmes qui nous impose leur biographie stérile en long en large et en travers, et ce dans le but de choquer le bourgeois.)

Les USA sont peuplés d'individus à l'esprit infiniment pragmatique, qui croient sans doute à la théorie de l'homme providentiel, mais également à la chance de tous de réussir un jour matériellement: sans doute est-ce pour cette raison que dans ce continent les fausses valeurs prennent beaucoup moins qu'ailleurs. Et justement, chez Kellerman, il y a beaucoup de références de petit-beauf ricain appartenant à la classe moyenne supérieure. Oh, pas celle de l'Amérique profonde, non bien sûr, mais plutôt celles-là dignes de ceux qui côtoient l'establishment. Le vrai: celui des gens qui comptent, donc.

Ce que j'aime moins d'ailleurs, c'est surtout quand cet auteur parle de son racisme décomplexé à l'égard des non-juifs et des autres. Forcément il se lâche il a des lecteurs ! Et en même temps il est un peu dommage que les références et recettes de ce type plaisent autant sans pour autant choquer les valeureux défenseurs du politiquement correct. J'ai pourtant relevé ça et là des petites phrases qui déplairaient à d'autres, et même si en ce cas présent Kellerman écrit avec sa femme, sa propagande rampante n'est que plus présente entre les lignes, en dépit de son modernisme revendiqué...

Malgré tout, à part des intrigues et protagonistes surmultipliés, ses récits ne sont pas si mauvais et révélent quelque part la réalité intrinsèque. En particulier avec le tome 1 qui raconte le meurtre de Davida, cette députée un peu folle qui meurt sous les coups donnés par des gens de sa grande famille. Par contre j'ai moins aimé le 2 qui est plein de clichés comme d'habitude. Les Kellerman parlent du coté sombre et cynique du show-bizz en choisissant un personnage qui contient tous les aspects négatifs par ce chanteur obèse autrefois adulé complètement camé et encore respecté.

Ce qui est finalement beaucoup plus proche de la caricature. Encore une fois et particulièrement dans CAPITAL CRIMES, il est flagrant que le drame fréquente de très près l'humoristique.