Vingt-cinq ans de nouvelles: Une anthologie québécoise
de Philippe Mottet

critiqué par Henri Cachia, le 18 novembre 2016
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
De l'intérêt d'aller voir ailleurs...
31 nouvelles (31 auteur.e.s) réparties en cinq catégories de dates : 1986-1990 ; 1991-1995 ; 1996-2000 ; 2001-2005 ; 2006-2010.

Si en France les nouvelles n'ont pas encore la cote qu'elles méritent, ce n'est pas le cas à l'étranger, et plus particulièrement au Canada où certaines maisons d'édition en font une spécialité.
Telle « L'instant même », qui a aujourd'hui plus de trente ans, et qui a fêté son premier quart de siècle de publications exclusivement de nouvelles, en 2011.


C'est forcément inégal, non pas au niveau de la qualité, mais au niveau de la longueur tout d'abord, puisque certaines ne comptent que 2 pages alors que d'autres 19. Aussi, au niveau des sujets traités, comme le mentionne la quatrième de couverture « ...qu'elles jouent d'astuce narrative dans le registre fantastique ou racontent avec sobriété en mode réaliste – s'intéressent au décret du hasard et aux rencontres furtives, au mal de vivre des adolescents et à la tendresse des amants, aux réminiscences d'enfance et aux champs magnétiques de l'imagination... »

J'ai beaucoup apprécié – parmi d'autres – la nouvelle intitulée « Presque » de Normand de Bellefeuille, presque trop courte à mon goût, forcément. Les 2 pages tournent autour du mot presque sur le mode réaliste, non sans humour. D'entrée de jeu, nous voilà fixés :
Extrait :
« Il est vrai que le mot avait hanté presque toute son enfance. Ne le disait-on pas presque beau, presque trop petit, presque maigre, mais presque intelligent aussi ? Il avait finalement presque grandi avec cette conscience aiguë et douloureuse de n'être jamais tout à fait suffisamment ceci ou suffisamment cela, ce qui devint, avec l'adolescence évidemment, cet âge des plus affligeantes incertitudes, presque invivable... »

La lecture de cette anthologie québécoise m'a conforté dans l'idée d'aller voir les écritures francophones de nos voisins, d'autres cultures donc, sans passer par le filtre de la traduction, qui, aussi bonne soit-elle ne peut que déformer, au moins partiellement, le contenu de tout écrit.

Enrichissante, assurément.