Drama City
de George P. Pelecanos

critiqué par Clubber14, le 18 novembre 2016
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
Du Pelecanos dans le texte
Présentation de l'éditeur :

À presque quarante ans, Lorenzo Brown sort enfin de prison. Bien décidé à se tenir à carreau, il s'investit corps et âme dans une association de défense des animaux mal-traités. Mais dans les quartiers les plus miséreux de Washington D.C., le pouvoir reste entre les mains des patrons de la drogue. Et voici Brown à nouveau embringué dans le cycle infernal de la violence...

Mon avis :

Dans la même lignée que nombre de ses romans, Pelecanos nous plonge cette fois-ci dans les bas-fonds de Washington, loin de la classe de la Maison Blanche et des somptueuses maisons environnantes. Fidèle à son style direct et punchy, l'auteur nous entraîne aux côtés de Lorenzo Brown, un ancien repris de justice qui s'est réintégré dans la société et est aujourd'hui employé à la Human Society, l'équivalent de notre "fourrière" pour animaux. Et il les aime les animaux ce Lorenzo. Disons-le même clairement il les préfère mille fois aux humains. Il va donc se tuer à la tâche pour les protéger de leurs maîtres parfois (souvent?) violents et tortionnaires.
Sur fond de guerre des gangs, de drogue et de prostitution, Pelecanos trace une Amérique complètement perdue, incapable de s'en sortir et dont les principales occupations des habitants sont l'alcool et la drogue. Destins tragiques, enfants malheureux, chômage, tout y passe et Pelecanos, par le biais de Lorenzo, nous montre qu'il est quasiment impossible de s'en sortir honnêtement.

Ce livre aborde un sujet très délicat aux Etats-Unis où un capitalisme sans pitié a un revers de médaille franchement pas beau à voir pour des millions d'américains. En effet, pas de couverture sociale, pas d'allocations chômage ni familiales, rien ne peut sortir un marginal de sa situation si ce n'est, dans certains cas exceptionnels, une volonté farouche de s'en sortir. C'est le cas de Lorenzo Brown. Mais quand d'anciens "collègues" de deals font leur réapparition, est-il facile de ne pas replonger?

J'ai trouvé un Pelecanos un peu fatigué dans ce livre, peut-être a-t-il trop traité le sujet? peut-être est-il temps pour lui d'aborder d'autres facettes de ce pays si hétéroclite? J'ai eu l'impression de relire un livre tellement écrit, sur un sujet certes intéressant mais très "utilisé" en ce moment et du coup il en perd de son attrait. Un bon livre mais loin d'être dans les meilleurs de Pelecanos.