Sauvage par nature
de Sarah Marquis

critiqué par CC.RIDER, le 11 novembre 2016
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Chapeau bas pour l'aventurière suisse !
Sarah Marquis est une marcheuse au long cours d’origine suisse. Aussi téméraire que le célèbre Mike Horn, elle s’est lancé le défi de parcourir l’Asie du Nord au Sud à travers la Mongolie, le désert de Gobi, la Chine, le Laos, la Thaïlande et l’Australie, soit un périple d’environ trois ans dans des conditions particulièrement difficiles. En Mongolie, elle devra passer chacune de ses nuits, loin de tout village, en se cachant des autochtones, pour éviter de se faire voler, violer ou trucider. En Chine, où l’accueil ne fut guère plus chaleureux, elle fut reçue à coups de pierres par les enfants, arrêtée et persécutée par la police. Elle dut interrompre plusieurs fois sa progression pour toutes sortes d’ennuis de santé, mais jamais elle n’abandonna tant qu’elle n’atteignit pas son but :un certain arbre perdu dans le bush australien, endroit précis où elle avait rencontré et adopté son chien D’Joe, un red heller ou bouvier d’Australie qui l’accompagna dans sa première traversée du continent. En 2013, elle reçut le prix européen de « l’Aventurier de l’année », distinction amplement méritée au vu de ses exploits.
« Sauvage par nature » est un récit d’aventures et d’exploration tout à fait classique, dans la lignée de ceux de Bernard Ollivier (« La longue marche »), de Tesson et Poussin ou de Mike Horn. Pourtant Sarah Marquis semble avoir encore plus de mérite que ses prédécesseurs hommes, si l’on considère que, voyageant comme une femme seule, elle se retrouve souvent dans la peau d’une proie potentielle dans de nombreux territoires. À lire ce livre, on comprend que la réalité du terrain n’a pas grand-chose à voir avec les descriptifs des catalogues sur papier glacé des agences de voyages incitant à partir dans les-dits pays (seule exception, l’Australie où elle put bénéficier d’aide et de soutien désintéressé). Le style est fluide, clair, efficace. L’auteure sait faire partager ses souffrances, ses doutes, ses peurs. Le lecteur reste un peu sur sa faim car tout n’est pas conté par le menu comme dans un carnet de route classique. Il reste cependant admiratif devant tant de courage, de ténacité, d’audace et de résistance face à l’adversité. À conseiller aux amateurs de grands espaces et d’aventures authentiques.