Le mystère du monde quantique
de Thibault Damour (Scénario), Mathieu Burniat (Scénario et dessin)

critiqué par Blue Boy, le 28 octobre 2016
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Quantique is magic
Découvrez le monde fascinant de la physique quantique ! Un monde qui confine parfois à l’abstrait et peut s’avérer rebutant pour le plus grand nombre. Les auteurs tentent ici de prouver le contraire.

Quand un auteur de BD (Mathieu Burniat) et un physicien (Thibault Damour) se rencontrent, cela donne un reportage façon Tintin et Milou dans le monde mystérieux et fascinant de la physique quantique. Une tentative d’alliage de la BD et de la science avec un soupçon de poésie pour se familiariser doucement avec cette terre encore inconnue du grand public.

La couverture, qui suggère une aventure mouvementée, ainsi que l’introduction en référence à « On a marché sur la Lune », constituent une invitation réussie à aborder un domaine aussi abstrait que rébarbatif pour le commun des Terriens. Heureusement, les doubles (quantiques ?) du célèbre reporter belge à la houppe et de son fidèle fox terrier sont là pour nous accompagner dans ce voyage vers l’infiniment petit. « Le Mystère du monde quantique » se veut donc aussi ludique que possible, mais si on a toujours été rebuté par les maths, il faut quand même s’accrocher pour ne pas perdre le fil des théories exposées dans ces pages. Et comme « Bob-Tintin », le lecteur pourra par moments sentir les gouttes de sueur perler sur son front, par peur de décrocher devant la complexité des formules scientifiques, à moins que ce ne soit à cause du vertige métaphysique suscité par ces mêmes formules…

On ne peut que saluer la tentative de Mathieu Burniat de mettre à la portée de tout un chacun les théories mathématiques qui remettent en cause nos certitudes d’un univers stable et matériel et nous disent que tout ce que nous voyons autour de nous n’est composé que de particules, d’ondes et d’énergie. Pour ce faire, l’auteur a bien assimilé les thèses de Scott Mc Cloud dans « L’Art invisible », mais on peut toutefois regretter que les immenses possibilités offertes par la bande dessinée ne soient pas mieux exploitées ici. Malgré une ligne claire avenante très en phase avec la volonté ludique de l’auteur, et quelques trouvailles où la couleur s’invite parfois dans un ensemble à dominante noir et blanc, Burniat semble un peu à l’étroit dans sa mise en page et ne sort pas de ses cases. On aurait apprécié plus de délires et de fulgurances graphiques à la Marc-Antoine Mathieu, même si bien sûr on n’est pas tout à fait dans le même registre, mais on se demande quand même ce que le maître de la BD expérimentale en aurait fait, et comment il nous aurait amené dans cet univers totalement fascinant qu’est la physique quantique.