Monologues du vagin
de Eve Ensler

critiqué par Clarabel, le 31 mars 2004
( - 47 ans)


La note:  étoiles
Messieurs, lisez aussi ce livre !
Ne pouvant pas voir la pièce de théâtre, j'ai décidé de lire le livre d'Eve Ensler dont les "Monologues du vagin" ont été adaptés. Franchement la lecture est truculente! Elle apporte, sans vulgarité aucune, les dessous du "en bas, là".

Tour à tour, drôle, instructif et criant de vérité, "Monologues du vagin" est un livre à lire à tout âge, par-delà les frontières, les sexes et les religions, etc. On a tous à y apprendre : comment fonctionne cette partie du corps, trop méconnue pour les femmes (et les hommes). Longtemps sous-entendu. Jamais purement évoqué.

Eve Ensler a interviewé des femmes "vieilles, jeunes, mariées, célibataires, lesbiennes" (...) et de ces rencontres, elle a rédigé ces textes des "Monologues du vagin". Des questions innocentes, comment habilleriez-vous votre vagin, quelle odeur a-t-il, etc... Des révélations surprenantes, des problèmes réels mais tus par pudeur ou honte ("l'inondation" par exemple). Eve Ensler n'hésite pas non plus à faire parler ces femmes victimes de violence : ce vagin violenté, torturé, bafoué... "Mon vagin village vivant humide irrigué. Ils l'ont envahi. Charcuté puis incendié. Je n'y touche plus maintenant. Je ne lui rends plus visite. J'habite ailleurs, maintenant. Je ne sais pas où."

Informations médicales, historiques, sensuelles et féministes, ces "Monologues du vagin" font du vagin un acteur à part entière. Ecrit avec spiritualité et justesse, ce livre devrait s'offrir dès l'enfance pour désinhiber filles et garçons sur cette partie du corps qui ne devrait plus être (forcément) féminine.
A bon entendeur, ....
Mon vagin est en colère 8 étoiles

« Mon vagin est en colère. C'est vrai. Il en a ras le bol. Mon vagin est furieux et il faut qu'il parle. Il faut qu’il parle de toutes ces conneries. Il faut qu'il vous en parle. Bon, c'est quoi le problème? Une armée de gens, là, qui n'ont qu'une idée en tête, torturer mon pauvre cul, mon adorable petit vagin... Ils passent leur temps à inventer des trucs de malades, des idées dégoûtantes pour me saper la foufounette.
C'est des enfoirés du vagin. »

Ma mère m’avait demandé une liste de livres à m’acheter en cadeaux, parmi la liste il y avait ce livre et La chatte (!) sur un toit brûlant de Tennessee Williams! J’étais juste à côté d’elle qui était au téléphone en train de commander mes livres : « C’est ma fille qui veut ce livre, je ne sais pas trop c’est quoi, ... » Rouge comme une tomate, vous auriez dû la voir prononcer le mot vagin, tout bas, j’avais beau lui avoir dit que ce n’était pas un livre pornographique (je ne le commanderais pas par l’intermédiaire de ma mère quand même!), il n’y avait rien à faire. C’est si gênant, n’est-ce pas ?

Les autres membres de CL résument bien ce que je pense. C’est libérateur de lire cette pièce, on a le goût de dire vagin tout haut. VAGIN. Ce n’est pas un livre féministe, ou pas juste ça. Ce n’est pas un livre uniquement pour les femmes, au contraire.

C’est une lecture à la fois amusante, triste, gênante, méditative, décourageante et enrageante. Je le recommande.

Nance - - - ans - 20 décembre 2007


Le vagin au pouvoir ! 9 étoiles

Vive le vagin! J'ai vu cette pièce il y a quelques années, et je ne l'ai pas oubliée. Un sommet d'humour et d'intelligence. C'est brillantissime, et tellement vrai. Il serait temps que les vertus féminines, symbolisées par le vagin prennent enfin le pouvoir, quand on voit où les masculines nous ont conduits.
Les vertus féminines, ça me fait penser à une chanson de Renaud d'il y a quelques années, où il disait qu'un génocide c'est masculin, comme un SS, un torero. Alors, oui, Mesdames, prenez le pouvoir, je ne demande que ça, et je suis prêt à adorer le vagin comme il le mérite.

Le rat des champs - - 73 ans - 8 décembre 2005


VAGIN, VAGIN, VAGIN, dites encore VAGIN 8 étoiles

« "VAGIN". Voilà. Je l’ai dit. Je le redis : VAGIN. Cela fait 3 ans que je le dis et le redis. Je le dis dans les théâtres, les universités, les salons, les cafés. Je le dirais à la télé si quelqu'un me laissait faire. Je le dis cent vingt-huit fois tous les soirs quand je donne mon spectacle. Je le dis parce que je crois que ce qu’on ne dit pas devient un secret, et dans les secrets, souvent, s’enracinent la honte, la peur et les mythes. Je le dis parce que je veux un jour arriver à le dire sans gêne, sans honte et sans culpabilité. VAGIN. »

J’ai rarement vu une pièce de théâtre aussi libératrice. Ce texte est magique : il fait passer dans le langage courant un mot tabou et honteux. Oui, l’effet est radical. Depuis que j’ai vu la pièce puis me suis précipitée sur le livre, je parle de mon vagin, du vagin de mon interlocutrice, de tous les vagins, comme s’il s’agissait d’une oreille ou d’un pied. Un texte drôle, brillant, subtil, intelligent, jamais vulgaire, autour d’une partie du corps qu’on a l’habitude de ne pas nommer.

Alors allez voir la pièce, lisez le livre et prenez l’habitude de prononcer le mot « vagin » une fois par jour. Effet positif garanti !

Mieke Maaike - Bruxelles - 51 ans - 8 décembre 2005