Magritte. La Trahison des images - l'exposition
de Marion Diez, Marie Sarre

critiqué par Veneziano, le 23 octobre 2016
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un surréalisme poétique de situation
René Magritte, grand peintre surréaliste belge, se distingue du reste du mouvement par la singularité de sa démarche. Il ne se fonde pas sur le rêve et la psychanalyse, mais considère que la peinture doit se fonder sur une approche poétique, et peut rivaliser avec la poésie. L'alliance du titre et du tableau ne sont pas fatalement conçus pour se répondre et s'éclairer.
Il crée ainsi des situations cocasses, avec effets d'optiques et rencontres incongrues. Les cieux et nuages comme éléments de décor deviennent instrumentalisés comme s'ils étaient des éléments théâtraux, des effets d'optique et de trompe-l'oeil, des contre-emplois et détournements se succèdent dans ses compositions. Onirique et poétique, son univers s'avère bien poétique, tour à tour rassurant et déconcertant, presque jamais foncièrement déroutant. C'est pour cela que je l'apprécie tant. Probablement est-il, à ce titre, plus aisé d'accès que les autres surréalistes qui se fondent sur les pulsions du rêve et de la psychanalyse, ce qui est également fort digne d'intérêt, mais plus exigeant et inquiétant.

Ce livret cartonné constitue un catalogue synthétique de l'exposition tenue au Centre Georges Pompidou, pour laquelle il faut s'armer de patience pour y accéder, malgré l'achat préalable de billets d'entrée, qui permet toutefois de pratiquer la grande part de l'attente en intérieur.
Cet ouvrage est aéré, richement illustré et succinct en texte. Il est bien fait, permet d'aller à l'essentiel et d'en retirer l'épure. Il est bien fait.