Eva
de Érsi Sotiropoúlou

critiqué par Pucksimberg, le 14 octobre 2016
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une nuit pour découvrir la Grèce d'aujourd'hui
Eva a embrassé un parfait inconnu dans une boîte de nuit alors qu'elle était venue avec son époux, le soir du réveillon de Noël. Elle quitte les lieux et déambule dans les rues d'Athènes où elle fera des rencontres marquantes dans une ville en crise. Le roman couvre cette nuit grecque durant laquelle elle se remémorera certains épisodes de son couple, elle discutera avec Moïra une prostituée, Eddy le voleur et d'autres personnages, en marge. Derrière ces confidences, c'est la Grèce d'aujourd'hui qui est dépeinte.

Ce roman qui a reçu le prix de l'académie d'Athènes repose sur une belle plume, vive et originale. Le lecteur a parfois le sentiment d'entrer dans un monde onirique, une univers nocturne où les langues se délient et parlent en toute franchise. Lorsque Eddy décrit un vol, cet épisode aura une résonance dans l'esprit d'Eva. Cette obscurité va éclairer les hommes et permettre d'y voir un peu plus clair dans leur quotidien. Le lecteur se rend vite compte que certaines confidences sont symboliques et voit que les prénoms ne sont pas choisis au hasard, comme cette amie Eleni dont le prénom rappelle la Grèce, en grec.

J'ai dévoré ce roman, qui paraît simple, mais qui n'est pas si léger que cela.C'est un tableau noir qui est dépeint ici, noir comme la crise qui gangrène le pays. On est bien loin de cet insecte doré qui fascine tant Eva dans la boîte de nuit. J'ai beaucoup aimé la plume et ai vraiment envie de creuser davantage. Un auteur à suivre !