Sept histoires pas très catholiques de Armel Job

Sept histoires pas très catholiques de Armel Job

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Ddh, le 2 octobre 2016 (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 061ème position).
Visites : 4 031 

ruralité ardennaise dans les années 60

Evidemment, ces 7 nouvelles ne suivent pas nécessairement la morale catholique mais, néanmoins, elles sont de notre temps et visent ce qui était le quotidien dans notre Ardenne profonde dans les années 60.
L'Ardenne profonde y est magnifiée : villageois et villageoises y sont plus vrais que nature. Pourtant, n'allez pas chercher Gromont et Ferval sur la carte ! La mentalité de l'époque est bien développée. Chacun s'arrangeait avec la morale catholique, tout en y restant fidèle en surface. Après tout, à tout péché miséricorde !
Armel Job manipule avec bonheur les images teintées d'humour. La chute de chaque nouvelle émerveille le lecteur.

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Dans l’Ardenne profonde

10 étoiles

Critique de Malic (, Inscrit le 9 décembre 2005, 82 ans) - 18 juillet 2020

Ce recueil a pour cadre les Ardennes belges des années 60, sept histoires reliées entre elles par des personnages récurrents et la présence de la religion catholique. L’auteur porte sur ce contexte un regard à la fois nostalgique et lucide. Catholique lui-même, il ne critique pas la religion mais ses lourdeurs et ses préjugés, qui sont aussi ceux d’une société qui lui est indissociablement liée.
Mes préférées – mais il faudrait toutes les citer :

Le dolmen

Achille est né dans les profondeurs d’un dolmen parce que sa mère, prise de court, n’avait pas trouvé d'autre abri pour accoucher. Cette naissance sous un mégalithe païen que les gens du cru appellent « la pierre du diable » contribuera à plus ou moins le rejeter, jusqu’à en faire un « rouge et un athée.

Les cigarettes de l’abbé Volner

Ou comment l’amour a failli sauver l’abbé Volner du tabac et du cancer du poumon. Heureusement la hiérarchie veille, qui saura rétablir les vraies valeurs avec diplomatie. Morale : le cancer, ça vaut infiniment mieux que le péché de la chair et les coups de canif dans le vœu de chasteté.

Mais l’Eglise évolue, c’est l’époque de Jean XXXIII, de grandes réformes se préparent et les prêtres commencent à fantasmer… sur l’échange « des trente-trois boutons de la soutane contre les cinq du pantalon. »

Une communion

A Liège où il vient chaque mercredi pour s’approvisionner en légumes frais, Valentin, l’épicier, se voit étrangement proposer l’achat d’une hostie par un gamin des rues. Objet de petite taille mais spirituellement encombrant et qui aura une incidence sur la communion charnelle de Valentin avec Emma, sa maîtresse, qu’il a l’habitude de retrouver à chacune de ses expéditions hebdomadaires.

Armel Job observe les vicissitudes des hommes, de la société et de la religion d’un œil amusé, souvent ironique, jamais méchant. On sent une grande tendresse pour ses personnages et encore plus pour ceux que les circonstances ont marginalisés, comme Achille, le petit garçon qui, recroquevillé dans les entrailles de son dolmen natal, « écoute le mystère du monde » ; Ou comme Paula, la jeune fille « aux yeux d'un vert pas chrétien », « d’une beauté tellement inaccessible aux canons indigènes qu’elle passait pour laide. »

Sept nouvelles délectables.

Sept régals !

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 15 janvier 2017

Encore sept petit bijoux dans le genre (mais catholiques, cette fois) de notre plus qu’excellent écrivain belgo-francophone. Avec, par exemple, des curés qui ont des « petites histoires » bien sages avec des paroissiennes tout aussi sages dans les années ’60, pas de quoi fouetter un … chérubin …
J’épinglerai tout particulièrement trois d’entre elles :
- « Le portrait d’Emma V. » : ou comment le peintre Camers a réalisé le portrait d’Emma Vercheval, une épicière du village de Gromont.
- « Une communion » : la curieuse histoire de la « nulle » ( hostie) d’ Outremeuse.
- « Il y a Blanche et Sadi. Maggy et Valentin. Et puis, in fine, dans la tombe : Maggy et Sadi, comme de juste.

Sept régals !

Extraits :

- De nos jours, s’il y a bien une race arrogante et insupportable, c’est celle des athées. Qu’ils pensent que Dieu n’existe pas, grand bien leur fasse ! Là n’est pas la question. Mais qu’ils s’en autorisent pour plastronner, voilà qui est carrément insupportable. Quel mérite peut-il bien y avoir de se faire les champions d’une opinion désormais rabattue ? Il n’y a plus personne dans l’arène. Les croyants, si jamais il s’en trouve, la jouent profil bas. Ils se sentent terriblement ringards, pour ne pas dire coupables de s’accrocher à une théorie qui branle de partout ! Au premier assaut, ils décrochent. Quant à Dieu, c’est triste à dire, on ne peut plus compter sur lui. Depuis belle lurette, il a renoncé à foudroyer ses détracteurs. A croire qu’il est devenu, lui-aussi, athée !

- Paula, en effet, était rousse. Son teint était pâle comme la lune, ses yeux d’un vert pas chrétien, et ses lèvres si minces qu’elles semblaient un coup de sabre dans la figure.

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