Le sol et le sang - Rhétoriques de l'invasion
de Hervé Le Bras

critiqué par Colen8, le 30 septembre 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Les représentations l’emporteraient sur les faits
Une immigration qui ne date pas d’hier est l’occasion pour Hervé Le Bras d’ironiser sur les idées fausses qui se cachent derrière la peur d’une invasion étrangère incontrôlable. Il défend l’opinion que le concept de nation s’apparente à une croyance de type religieux susceptible alors de véhiculer toutes sortes d’exaltation au détriment du droit et de la raison. Déjà en 1992 il dénonçait les interprétations de statistiques démographiques d’un Alfred Sauvy éminent économiste et sociologue, d’un Jacques Lesourne économiste ancien directeur du Monde, ou de l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales). Selon lui le phénomène de l’immigration cristallise une idéologie masquée qui se perpétue. Par une sorte d’inversion les colonisateurs d’antan se réfugient derrière l’idée qu’ils sont désormais les colonisés dans leur propre pays.
Les immigrés ont été les bienvenus en ce qu’ils contribuaient par leur travail à la croissance économique du pays d’accueil. En revanche pour peu que survienne un retournement de conjoncture tous les prétextes sont bons pour les voir repartir. C’est le même essai de 1992 réédité en 2012 puis à nouveau en 2016 à quelques ajouts près qui reste d’actualité selon son auteur. S’il donne matière à réflexion ce n’est pas sûr qu’il arrive à convaincre face à la crise nouvelle d’un afflux massif de migrants à laquelle il n’est fait aucune référence.