La valse des arbres et du ciel
de Jean-Michel Guenassia

critiqué par Killing79, le 22 septembre 2016
(Chamalieres - 44 ans)


La note:  étoiles
Van Gogh revisité
Présentation de l'éditeur
Auvers-sur-Oise, été 1890. Marguerite Gachet est une jeune fille qui étouffe dans le carcan imposé aux femmes de cette fin de siècle. Elle sera le dernier amour de Van Gogh. Leur rencontre va bouleverser définitivement leurs vies. Jean-Michel Guenassia nous révèle une version stupéfiante de ces derniers jours. Et si le docteur Gachet n'avait pas été l'ami fidèle des impressionnistes mais plutôt un opportuniste cupide et vaniteux ? Et si sa fille avait été une personne trop passionnée et trop amoureuse ? Et si Van Gogh ne s'était pas suicidé ? Et si une partie de ses toiles exposées à Orsay étaient des faux ?…


Mon avis: Depuis la sortie de son premier succès « Le club des incorrigibles optimistes », je n’entendais que du positif sur Jean-Michel Guenassia. Les lecteurs mettaient en avant sa grande qualité de conteur. Il était donc logique que je m’intéresse à son œuvre. Ce nouvel opus m’a donné l’occasion de me faire mon avis.

Le récit qui s’étale sur quelques semaines, se propose de nous raconter les derniers jours de Vincent Van Gogh, sous le prisme de son dernier amour. La mort du célèbre peintre date de plus d’un siècle et pourtant elle fait toujours parler. En effet, la manière dont il a disparu est le centre d’une discorde perpétuelle et tous les scénarii ont été imaginés. Jean-Michel Guenassia s’est donc particulièrement documenté pour pouvoir donner sa version de l’affaire. Il a utilisé toutes les informations à disposition, a complété les trous et a revisité les faits à sa sauce.
Le résultat est convaincant. Il est vrai que je ne connaissais pas cette histoire mais cela ne m’a pas empêché d’être séduit par les prémices du drame. Même si je regrette que les personnages manquent de profondeur, leurs relations sont vraiment passionnantes.

Mais plus que le roman d’une fin, c’est surtout le constat de la condition féminine de l’époque. A travers les yeux de Marguerite, on se retrouve témoin de l’abaissement des femmes. Elles ne sont rien d’autre que l’objet de la gent masculine et ne peuvent rien envisager sans l’approbation des hommes. Que ce soient leurs pères, leurs amants, leurs frères ou leurs voisins, tous passent avant elles. Le sexisme, qui était de coutume autrefois, fait donc partie intégrante de l’atmosphère qui règne sur cette tragédie.

L’auteur maitrise son sujet et manie avec dextérité sa plume. La lecture est agréable et entraînante. C’est indéniable, Jean-Michel Guenassia possède un véritable savoir-faire dans la narration. Son travail de documentation et son imagination m’ont fait voyager dans le temps et dans l’Histoire de l’art.
Une histoire d'amour sous fond d'Impressionisme 5 étoiles

Comme beaucoup de lecteurs j’ai découvert Jean-Michel Guenassia avec l’excellent club des incorrigibles optimistes, véritable coup de cœur. Après cette entrée en matière réussie j’ai tout lu de cet auteur et attend à chaque fois son nouveau roman avec impatience. Bien qu’un niveau en dessous, ses nouvelles productions m’ont chaque fois plu. Bref cet auteur ne m’a jamais déçu. Du moins était-ce le cas jusqu’à La valse des arbres et du ciel. Pourtant le sujet est intéressant et le roman agréable à lire. On ressent clairement un gros travail dans la restitution de l’époque, notamment politiquement parlant mais aussi dans la reconstitution des mœurs. La vision artistique très stéréotypée par l’académisme ambiant n’a également pas échappée à l’auteur.
Tout ceci est donc assez intéressant.
Cependant le cœur du roman, à savoir l’idylle entre Van Gogh et Marguerite Gachet, la narratrice, ne m’a pas emporté. Il faut dire que j’ai du mal avec les histoires d’amour en littérature, sauf exception: Un jour ou encore 37°2 le matin par exemple. Les amateurs du genre, eux, apprécieront, pour ma part, cela n’est pas ma tasse de thé.
Une lecture anodine en somme et je dois bien reconnaître trouver cela dommage lorsque l’on sait ce dont est capable son auteur.

Sundernono - Nice - 40 ans - 14 mai 2018


la valse des arbres et du ciel 8 étoiles

Un livre très intéressant, qui appelle au questionnement. .: et si VAN GOGH ne s'était pas suicidé?
Ce livre raconte une époque; la condition des femmes;et la première guerre mondiale qui approche
Un roman empli de charme

Challenge - - 69 ans - 11 mai 2017


« Cette légende d'artiste maudit qui n'est qu'une imposture. » 8 étoiles

J M Guénassia tire ici parti des failles dans la biographie de Van Gogh et construit son intrigue sur les incertitudes qui entourent sa mort et sur les doutes à propos de l'authenticité de certaines de ses toiles .

Il confie à Marguerite Gachet le rôle de narratrice, un vieille femme qui au soir de sa vie se souvient de la rencontre qui à 19 ans a bouleversé sa vie et vient témoigner d'une réalité qu'elle est désormais seule à connaître . Une Marguerite au caractère bien trempé, amoureuse de Van Gogh et prête à tout pour devenir la compagne du peintre de 18 ans son ainé et échapper ainsi à la tyrannie de son père .

Le romancier propose au lecteur une version inédite de la mort du peintre, ainsi qu' une image désacralisée du « bon » docteur Gachet, montré ici comme un collectionneur cupide et non plus comme l'amateur éclairé, ami désintéressé des impressionnistes .
Quant à l' artiste, il en donne un portrait aseptisé, bien loin du mythe du peintre possédé par la folie . La seule fureur dont il témoigne c'est celle de peindre.

Guenassia - et c'est une des grandes qualités de l'ouvrage- réussit parfaitement à cerner le geste du peintre, son corps à corps avec la toile sur laquelle les arbres en viennent à vivre, vibrer, trembler , danser « une sarabande endiablée » avec le ciel.

Rares sont les allusions à son passé psychiatrique, silence sur à son internement à Saint Rémy de Provence, rien sur son oreille coupée. Un détail pourtant qui ne devrait pas échapper au regard d'une amante …..
Pourquoi pas, il s'agit d'un roman et non d'une biographie.

Ce roman intéressant m'a semblé toutefois inégal.
S'il comporte nombre de passages longs, répétitifs et très romanesques, décrivant l'exaltation amoureuse de cette jeune fille qui aime pour la première fois , c'est surtout un roman bien ancré dans les années 1890 grâce aux extraits de journaux d'époque qui s'intercalent au milieu du récit, extraits suffisamment courts pour éclairer sur le contexte politique, moral et culturel sans briser le fil de la narration .
Enfin , au travers du personnage de Marguerite, frondeuse qui souffre du carcan imposé aux femmes de son temps, l'ouvrage constitue un bon document sur la condition féminine à la fin du 19e siècle

Un roman à découvrir !

Alma - - - ans - 20 février 2017


La dernière danse 8 étoiles

La dernière danse

Une bien jolie interprétation des derniers jours de Vincent Van Gogh par le regard de Marguerite Gachet.
En parallèle à l'histoire, l'auteur décrit la vie lors de la fin du 19ème siècle.
J'ai trouvé cette lecture agréable avec un bémol toutefois... le père du club des incorrigibles optimistes peut faire beaucoup mieux.

Monocle - tournai - 64 ans - 9 janvier 2017


La pudeur et les mystères d'un artiste tourmenté 8 étoiles

Cette fiction réaliste impressionne, fait réfléchir autant que frémir. Il est déjà difficile de rester indifférent à la peinture de Van Gogh, l'un des premiers avec Cézanne à avoir voulu intégrer le mouvement dans ses toiles. Il était naturel qu'ils vinssent à communiquer. Cet amour tendre et tourmenté avec Marguerite Gachet atténue l'idée de solitude mais ouvre au moins autant d'interrogations. Quel a été le rôle précis du père de cette dernière, un altruiste ou un opportuniste ? Les historiens d'art se divisent ; c'est bien pourquoi l'ambivalence a dû être restituée.

Pour le reste, je rejoints ce qui a été décrit avant moi. C'est le premier livre de cet auteur que je lis.
Il est intéressant.

Veneziano - Paris - 46 ans - 18 novembre 2016


Un peintre, une femme, une époque 8 étoiles

Il y a de ces livres qui ne peuvent décevoir. Ceux écrits par Jean-Michel Guenassia ont font partie.
On peut les acquérir ou les emprunter à la bibliothèque sans commencer à les feuilleter ; ils sont à l’avance une garantie d’un excellent moment de lecture. Ce roman historique n’échappe pas à la règle, l’auteur ne reproduit cependant plus des romans fleuve comme ses deux premiers. Il utilise aussi un mode plus didactique en donnant au lecteur des indications sur la mentalité de l’année 1890 en entrecoupant son récit d’articles de presse et d’extraits des innombrables lettres reçues ou envoyées par Vincent Van Gogh.

Comme dans « La vie d’Ernesto… », l’auteur, emporté par une forme de jubilation, profite clairement des espaces vides de l’histoire pour la remplir par une version romancée de ce qu’aurait pu être l’épilogue de la vie du peintre

Ce récit, raconté de la voix de Marguerite Gachet, son dernier amour, évoque les deux derniers mois de la vie de Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise. L’auteur présente d’abord au cours des cent premières pages la personnalité de Marguerite, fille du docteur Gachet, veuf autoritaire et amateur d’art qui a recueilli le peintre convalescent.

Lorsqu’on rentre dans le vif du sujet, l’auteur donne sa pleine mesure pour imaginer, sur base d’une documentation assez fouillée, ce qu’auraient pu être les derniers jours d’un des plus grands peintres de tous les temps. On peut cependant être déçu par la chute qui est quelque peu en contradiction avec un courrier qui envisageait clairement une union entre Marguerite et Vincent, mais d’une manière ou l’autre, on recolle à la vraie histoire tout en rejetant la thèse contestée du suicide du hollandais.

Sans aucun doute un des meilleurs bouquins que j’ai lu ces derniers temps et dans la lignée de l’œuvre de Guenassia dont on espère encore d’autres merveilles.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 13 novembre 2016