A la fin
de Thierry Radière

critiqué par Débézed, le 22 septembre 2016
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Sur le toboggan de la vie
Quelle émotion à la lecture de ce tout petit recueil de textes très courts ! Des images, des souvenirs qui se précipitent, des souvenirs des parents qui vieillissent, blanchissent, se tassent et finissent par abandonner sur terre les restes de leur corps usé. Une bouffée de souvenirs odorants : l’enfance dans une campagne qui ressemble étrangement à celle de ce vieillard, la roue de la vie qui dévide le temps des parents et puis le sien, son propre temps à soi.

Juste quelques paragraphes pour rythmer le passage d’un ancêtre, ou d’un autre vieillard, ami ou voisin, ou les deux à la fois, du statut de parent ou d’ami à celui d’ancêtre calligraphié sur l’arbre généalogique de la famille ou de connaissance griffonné sur une carte de visite conservée en souvenir.

C’est beau, c’est poétique, c’est émouvant et c’est tellement vrai qu’on se sent glisser plus légèrement sur le toboggan de la vie, vers le monde de ceux qui n’ont transmis que leur esprit au souvenir des survivants et à leur vénération pour ceux qui décèdent en Extrême-Orient. « Ils devenaient de plus en plus réels et attachants si bien qu’ils donnaient le sentiments d’être universels ». (Très belle citation de l’auteur dans sa dédicace).

« A la fin, il n’y avait plus que les nuages qui l’intéressaient. Ils lui faisaient penser à des marionnettes. Avec ses lunettes noires, les yeux sans cesse levés vers le ciel, il ressemblait à u vieux rocker en train de chercher des paroles à une dernière chanson ». Il ne me déplairait pas de vieillir comme ça !