Les racines du mal
de Maurice G. Dantec

critiqué par Danjûro, le 26 mars 2004
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Thrilling Cyber Polar
"Andreas Schaltzmann s'est mis à tuer parce que son estomac pourrissait".
Les 100 premières démarrent fort, par la narration (à la 3e personne) du chaos psychologique d'un serial killer dément. Le texte est puissant, oscillant entre "Un Tueur sur la route" de James Ellroy, et "American Psycho" de Brett Easton Ellis, pour la crudité de certaines descriptions.
Nous changeons ensuite de point de vue, le récit passant à la 1ere personne, pour incarner Arthur Darquandier, jeune scientifique de talent, spécialisé dans les sciences cognitives.
Ce personnage est le créateur d'une machine incroyable, la neuro-matrice, qui reproduit le fonctionnement d'un cerveau humain. Dotée de réflexion, capable d'apprendre d'elle même, se connectant à tous les réseaux du monde, se jouant des systèmes de protection les plus perfectionnés, la puissance de la neuro-matrice semble sans limites... Elle détecte l'existence d'un groupe de dangereux serial killers, à la poursuite desquels se lance Darquandier.
La partie principale du roman, résolument tournée vers l'investigation, revêt un aspect résolument "cyber". Ni complètement polar, ni complètement SF, "Les Racines du Mal" est un cyber-polar mâtiné de thriller, genre dont Maurice G. Dantec s'est fait le spécialiste, avec plus ou moins de réussite ("La Sirène Rouge", "Babylon babies", "Villa Vortex").
Dantec fait montre d'indéniables qualités d'écriture, même si sa narration s'englue ça et là dans des digressions esotérico-métaphysiques parfois assommantes, sans pour autant être trop longues. Si l'omnipotence de la neuro-matrice finit par doucement lasser le lecteur, le récit tient le lecteur en haleine tout au long des 750 pages du bouquin. Les explications scientifiques sont assez édifiantes, la personnalité des personnages est assez riche pour qu'on s'y attache et s'y identifie et la narration ménage parfaitement ses effets.
Un thriller réussi.
inconcevable mais....prenant 6 étoiles

Ce roman se veut à la frontière de plusieurs domaines littéraires : de la science-fiction, du thriller, du romantisme.

Mais voilà, à trop vouloir mélanger les genres on s'y perd.
Maurice Dantec a fait preuve d'une écriture directe, précise couplée à un travail de documentation incroyable sur des sujets très difficiles tels que la psychanalyse, la sociologie, les logiciels de pointe, la high-tech etc.... Il arrive impeccablement à faire comprendre à des novices qui sont ses lecteurs les fonctionnements tant du cerveau humain que des mécaniques technologiques de pointe. Je ne sais pas précisément en quelle année il a écrit son livre mais la vision qu'il a des années 2000 et de ses systèmes d'information et de communication est très fine et très intéressante et nous nous rendons compte aujourd'hui, en 2014, qu'il n'est pas loin de la réalité.

Néanmoins, j'ai trouvé que toute la partie "technologique" était beaucoup trop tirée par les cheveux : un ordinateur qui a l'"apparence" humaine, qui réagit comme un humain, qui fait des blagues et se vexe comme un humain, qui arrive à visualiser tout son entourage pour arriver à des déductions incroyables... Ajoutez à cela un scientifique qui se retrouve plongé dans une traque de tueurs en série alors que ce n'est absolument pas son rôle et on tombe vite dans un énorme pavé assez décontenançant. 750 pages assez lourdes au final. Je ne peux pas dire que j'ai détesté ce bouquin mais ça n'est pas dans mon TOP 10 de l'année...

Clubber14 - Paris - 44 ans - 28 août 2014


Un cyberpolar brillant et incandescent 9 étoiles

Le premier point positif de ce thriller, c’est qu’on le dévore et qu’on ne voit pas passer ces 750 pages. Le scénario est hyper bien ficelé, pas de doute, Dantec sait captiver son lecteur. Alors que le livre est sorti en 1995, l’histoire se déroule sur sept ans, de 1993 aux premiers jours de 2000. Dans un genre mêlant le polar et la SF - le « cyber-polar », expression inventée pour Dantec paraît-il - l’auteur a incrusté à un univers contemporain des éléments de science-fiction de manière assez crédible… sauf que près de vingt ans plus tard, son étonnante « neuromatrice » n’a toujours pas vu le jour… Pourtant, il s’est beaucoup documenté et les ingénieurs de la Silicon Valley laissent à penser que l’ordinateur du futur ressemblera beaucoup à la machine décrite dans le roman, un ordinateur capable de s’auto réparer et d’évoluer par sauts quantiques.

Quant aux deux personnages marquants, le tueur Schaltzmann et le chercheur Darquandier, on peut se douter que Dantec y a mis beaucoup de lui-même, surtout quand on connaît le parcours de l’auteur, qu’une paranoïa aiguë a poussé à émigrer au Canada… D’ailleurs la neuromatrice, qui évolue au fur et à mesure des données qu’elle ingère, affichant sur son écran un visage humain correspondant à sa personnalité du moment, hésite constamment entre les deux personnages, entre la démence de l’un et la fougue de l’autre. Sinon j’ai trouvé passionnant le passage où il évoque les neurosciences et le processus de mise au point de la neuromatrice - dicté par le désir d’abattre les frontières entre la « science rationnelle » et le « mysticisme romantique » - ainsi que les digressions sur la Kabbale juive…

Il faudra éviter de juger ce livre par rapport à son auteur, même si on ne pourra pas s’empêcher de penser à ses interventions controversées durant la dernière décennie (et donc après l’écriture de ce livre). Après tout, les égarements sulfureux de Céline n’ont pas empêché ce dernier d’être l’auteur d’un des plus grands romans du XXème siècle. On se dit juste : quel gâchis ! Mais quelle herbe a-t-il fumé, Dantec, pour avoir ainsi sombré dans ce mysticisme de bazar, adoptant des positions réactionnaires, catholiques, antimusulmanes, royalistes et j’en passe… Un peu comme si la reconnaissance de son talent lui avait fait choper le cigare et fait croire que son génie pouvait s’appliquer à des assertions géopolitiques…

Le mal s’est vraiment déclaré à partir de Babylon Babies, mais avec le recul, on peut en percevoir les symptômes dans ce roman, caractérisé par un sombre pessimiste vis-à-vis de l’Europe et ses démons nazis, les tueurs s’inspirant des tortures pratiquées dans les camps de la mort.

Voilà, ma critique est un peu foutraque, mais c’est sans doute parce qu’il me pose un problème, ce Dantec. Son personnage de rocker maudit me fascine tout autant qu’il me révulse, en un mot, il me dérange. Mais ce thriller est vraiment très bien, avec du style et une profondeur, une réflexion sur la violence de notre époque, même si la fin est à la fois plus conventionnelle et peu crédible dans son outrance…

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 29 septembre 2012


trop de tout et pas assez du reste 4 étoiles

Une histoire où il y a trop...de pages (200 au moins), de sang, de meurtres... C'est dommage car le lecteur aurait sans doute apprécié un format raccourci, mieux construit, moins d'atrocités, et un personnage principal plus sympa!.

Anne&Co - - 48 ans - 21 septembre 2009


vision futuriste obsolète 5 étoiles

Premières lignes, premières pages : une claque ! Wahoo génial ! Je suis, moi lectrice, dans la tête du tueur. Je suis avec lui, je vis avec lui, je comprends pourquoi, ses souvenirs me font mal... je tue avec lui ! et puis... plus rien.
D'un coup le récit passe à la première personne et je suis passivement et difficilement les péripéties d'un scientifique doué imbu de lui même et tête à claques. Mais que serait ce scientifique sans sa... MACHINE ! cet espèce de double digital, ersatz d'un idéal cérébral capable d'assimiler, d'analyser, de comprendre tout et n'importe quoi pourvu qu'on lui donne de l'information ?

Et bien voilà : les racines du mal c'est ça.
La seconde partie du roman - la plus longue - m'a fait l'effet d'un déballage de cyber fantasmes technologiques dans un futur pas si lointain mais tellement improbable (on est à l'aube du passage à l'an 2000 dans l'histoire) !

Ce n'est pas vraiment un roman policier ou un thriller : c'est de la science fiction. Avec juste une pointe de sang - bien humain celui là - pour l'aspect meurtrier. On s'empêche presque de sourire à l'évocation des crochets de bouchers tant ça fait cliché !

Donc si les termes "neuromatrice" "combinaison cybersex" "fractales" et "théorie du chaos" vous excitent : foncez.
En revanche si vous cherchez de l'intrigue policière, du suivi psychologique je vous déconseille les racines du mal

bises à tous

C.line - sevres - 46 ans - 11 mars 2008


Méchantes machines 1 étoiles

Premier Dantec et premières lignes efficaces, dures mais prenantes. Puis on se perd en péripéties incohérentes, le scénario à la fin me faisait rire entre son personnage central et sa relation avec son ordinateur, un gros manque d'inspiration pour faire avancer le récit.

Bubulle - - 44 ans - 8 décembre 2007


Trop orthodoxe pour ses ambitions 6 étoiles

D'entrée de jeu, lorsqu'on cite Deleuze et Guattari comme sources avant même de commencer le roman, on place la barre de l'intellectualisme très haute...et pour un polar... quoi de plus enthousiasmant....

Et il démarre fort le Dantec. J'ai lu les 127 premières pages d'une traite, soudé à mon roman, captivé par la débandade Schaltzmann, j'avais oublié le concept de temps. Brillant, subtil et bon dieu que ca déchausse.

C'est là cependant qu'une longue et cahoteuse chute s'enclenche. Dantec réussit à garder l'intérêt quand même assez longtemps, mais de plus en plus, son roman se truffe de fautes, de clichés et de simples citations au premier degré. J'aurais tellement aimé qu'il en fasse plus avec son usage intrigant des fins 'cliffhanger' de chapitres.

Lentement, Dantec passe d'un techno-thriller très particulier, où Andreas Schaltzmann prend le rôle d'un objet de fascination infini, voir fractal, jusqu'à une pâle fin de polar.

Extrêmement bien écrit, intelligent, mais beaucoup trop essoufflé. Je recommande Dantec a quiconque cependant. Seulement, peut-être des romans plus courts.

FightingIntellectual - Montréal - 41 ans - 14 avril 2007


au coeur du mal 9 étoiles

Un livre coup de poing. Des serials killer, du sang en parfum, de la science, de la folie, un mélange foisonnant de la Kabbale, des théories quantiques, la physique et de la métaphysique, la religion et la science se marient pour lancer des idées, dessiner des paraboles géantes. Des portes s’ouvrent pour ne plus se refermer.
- «...D’une certaine manière cela rejoignait ma conception de la nature “quantique” de l’activité humaine, et en particulier celle de son système nerveux central.
L’homme est à la fois une machine à contrôler le chaos, et un propagateur de désordre. Comme tout phénomène chaotique « sous contrôle relatif » il oscille sans cesse entre des états imprévisibles, alors que son comportement statistique général reste à peu près stable, comme un volume d’eau qui bout. C’est la règle du mouvement brownien qui agite les molécules d’eau à cent degrés : vous pouvez prévoir le comportement statistique général du volume d’eau ( si vous n’alimentez pas la casserole constamment en énergie, jusqu’à ce que toute l’eau s’évapore et que la casserole commence à fondre, ce qui ne forme pas un système sous « contrôle relatif », mais un système chaotique de grande intensité). Mais vous ne pouvez absolument pas prévoir le comportement individuel de chaque molécule d’eau. C’est la même chose pour cette drôle d’expérience appelé humanité.
Vous pouvez à peu près prévoir l’évolution statistique générale d’une société, mais alors de ce point de vue-là, en tant qu’observateur soumis à l’inflexible principe d’incertitude, vous ne pourrez déterminer tous les microcomportements individuels de cet espace-temps spécifique.
Même chose pour un individu : vous pouvez à peu près prévoir son comportement statistique général, selon les conditions psycho-socio-culturelles dans lesquelles il évolue, mais alors de ce point de vue-là, et pour la même raison que plus haut, vous ne pourrez évaluer toutes les possibilités d’action de ce même individu et prévoir son comportement amoureux, par exemple...
La zone d’incertitude persiste quel que soit le niveau où se place l’observateur ( ceci est vrai jusqu’au niveau des particules élémentaires). »
-« Le monde de la fin du XX siècle est une colossale expérience darwiniste, où les conditions de survie sont dictées par une poignée de règles fondamentales. L’une d’entre elles tient en ces quelques mots : Vous-devez-payer-votre-loyer-tous-les mois. »

Mahaxai - Perpéte - 51 ans - 18 décembre 2005


Pas mon style mais finalement assez chouette 7 étoiles

La première partie nous plonge en plein dans les délires d’Andreas, on se balade dans sa cervelle malade et torturée, pendant un court moment on peut imaginer ce que ça peut donner d’être un tueur paranoïaque. Pour lui les aliens sont partout (Mulder sort de là :p) et les nazis également.

Dans la deuxième partie, on abordera plutôt l’enquête psychologique de ce tueur, malheureusement pas assez approfondie à mon goût, mais ce n’est pas grave, ce n’est pas dans cette direction que Dantec veut mener ses lecteurs.

Après être “entré dans la tête d’Andreas", nous voilà plongé dans la tête de Dark, un scientifique geek, fumeur de cannabis et surtout développeur d’une neuromatrice (une intelligence artificielle très très très élaborée). On peut même dire qu’on entre dans la tête de la neuromatrice, qui est en fait une partie de la personnalité de Dark et bien plus…

A partir de là, tout le récit tourne autour de cette neuromatrice, qui devient pratiquement l’enquêteur principal dans ces affaires de meurtres dont la police s’en fiche totalement.

Des tueurs qui croient à une prophétie du millénium (tiens, tiens une pensée pour Franck…), des tueurs acharnés et sans pitié et capables des pires sévices sur leurs victimes. Voilà ce que la neuromatrice et Dark devront traquer. Mais à force de se retrouver dans la tête de tels tueurs, n’existe-t-il pas un risque de pétage de plombs?

Un roman entre le thriller classique et la SF (style que je n’aime pas particulièrement d’habitude), là je peux dire que j’ai plongé les pieds joints!

Flyingcow - Paris - 49 ans - 23 avril 2005


Bon mais lourd et difficile 5 étoiles

Bon c'est le premier bouquin de Dantec que j'ai lu; on m'avait conseillé de le lire et j'ai bien fait. D'abord il faut reconnaitre que l'entrée du livre est passionnante: un type un peu barré qui voit des nazis partout, qui tue quand ça lui chante, bref tout est fait pour captiver l'attention et le lecteur. Ensuite et c'est là que ça se complique, le livre semble démarrer une seconde fois avec l'enquête menée par une équipe de scientifiques spécialisée en psychologie cognitive. La suite, c'est une neuromatrice qui vient en aide à cette équipe pour cerner le tueur "shaltzmann" et un long voyage à travers la France pour démêler une affaire pas si simple que ça et pourrie par une bande de cinglés qui font de la cyber sexo-criminalité. Bon je sais c'est pas simple à comprendre mais c'est à l'image du livre. Moi je l'ai lu jusqu'à la fin mais attention, Dantec semble vouloir en faire quelquefois trop et les complications scientifiques nuisent un peu (beaucoup pour certains) à l'intrigue.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 26 mars 2005


tres bon thriller 9 étoiles

J'ai lu ce livre juste après la sirène rouge, je m'attendais à un road movie mais il m'a fallu une phrase pour m'apercevoir de mon erreur.
Il reste dans le même style 'cyber-futuriste' (un cran plus dans le cyber que le précédent), mais cette fois ci traite des tueurs en série.
pour vraiment aimer ce livre je pense qu'il faut mettre au second plan l'aspect gore (les descriptions des crimes) et ultra futuriste (sphère 2000 et neuromatrice). Ils servent juste à donner un ton une ambiance bien que nécessaire ce n'est pas l'âme du propos.
A mon sens l'âme(s) serait plutôt en deux volets : les tueurs et leur jeu du mal et l'alliance humain/machine.

Joebob - Chilly-Mazarin - 46 ans - 10 février 2005


...la nausée.... 1 étoiles

Monsieur Dantec a beaucoup d'imagination...je gage que dans un de ses futurs romans il aura même appris à la structurer !!! En 10 pages notre héros est déjà embringué dans une conspiration planétaire avec un soupçon de nazis (élément qui fait toujours recette dans ce type de littérature)...quelques grammes de schizophrénie et bien sûr l'usage de stupéfiants. Saupoudrez tout cela de descriptions gores emprunté aux pires films de série Z américains.... indigeste !!!

Un roman d'horreur certes, celle d'avoir fait un choix calamiteux !!!!

Java2004 - - 49 ans - 5 décembre 2004


Une gifle 9 étoiles

Comment aimer un livre où un homme tue de sang-froid, sans état d'âme ? Comment nous faire rentrer dans l'intimité d'un tueur et d'accepter d'y rester ? Nous faire tourner les pages à la recherche de la prochaine tuerie ? Y prendre goût ? Et bien Maurice Dantec réussit ce pari. Ce livre est palpitant, 630 pages avalées en un rien de temps ! Cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé. Merci

Klein - - 60 ans - 20 octobre 2004


une belle montée en puissance. 7 étoiles

Je partage le point de vue de wakkafr et Marz, le livre est très bon. Une seule petite déception: la fin. L'ensemble du livre est une montée en puissance très réussie. On s'attend à un feu d'artifice final on nous le fait miroiter et finalement elle se révèle assez décevante et nous laisse un peu sur notre faim.

Orphee - BIVIERS - 48 ans - 28 juin 2004


Revenir à ses racines 9 étoiles

Je suis tombé par hasard il y a deux ans sur Dantec, au coin d'un rayon chez mon libraire préféré. J'ai ouvert les Racines, en ai lu les premières phrases et suis devenu accroc à ce bouquin.
Une semaine plus tard, j'ai tenté de lire les dernières pages à reculons, mais y perdant au niveau du sens, j'ai dû me résoudre à terminer ce cyber polar mêlant enquête, horreur, frisson et secte planétaire.
Depuis je cherche le roman qui détrônera celui-ci dans mon palmarès.
Aidez-moi !

Wakkafr - Paris - 50 ans - 13 juin 2004


un roman comme je les aime 9 étoiles

Il faut parfois avoir le coeur bien accroché quand on lit ce livre et j'adore ça!!! On ne voit pas le temps passer et on regrette que ce soit fini quand on arrive à la fin.
Un de mes romans préférés.

Marz - Aulnay sous bois - 41 ans - 1 juin 2004