Les tisserands, réparer ensemble le tissu déchiré du monde
de Abdennour Bidar

critiqué par Colen8, le 26 août 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Puiser en soi, donner à autrui, sauver le monde
Vaste programme plein d’optimisme que celui proposé par ce jeune philosophe largement médiatisé. Au travers de ce court essai écrit dans la continuité de ses précédents ouvrages, il se dit proche des traditions spirituelles en général, qu’elles soient orientales fondées sur la méditation qui conduit à l’Eveil ou musulmanes à la façon des soufis ou à celle du philosophe indien Mohamed Iqbal qu'il cite à plusieurs reprises.
La pratique de la spiritualité ne se réfère aucunement aux religions monothéistes ou pas. Elle commence par une introspection ayant pour but d’élever son état de conscience pour s’affranchir du petit égoïsme du moi superficiel. Au plus profond de soi le sujet se découvre une source d’énergie inépuisable dont il peut user sans modération pour enrichir sa relation aux autres. Ensemble ils rejoignent les défenseurs de la nature qui ont déjà compris qu’il n’y a ni vie ni avenir sans les bienfaits dont elle couvre le monde vivant.
Les Tisserands au sens métaphorique sont invités à (re)nouer des fils, à (re)tisser des liens pour eux-mêmes, avec les autres, avec la nature. Au sens politique ils sont encouragés à fédérer les acteurs de tous poils qui se reconnaissent dans une même opposition à cette consommation effrénée qui ronge les âmes, habilement entretenue par la domination sans partage du profit.