Tous les vivants : Le crime de Quiet Dell de Jayne Anne Phillips

Tous les vivants : Le crime de Quiet Dell de Jayne Anne Phillips
(Quiet Dell)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Grandgousier, le 24 août 2016 (Inscrit le 28 décembre 2014, 58 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (54 900ème position).
Visites : 3 194 

Un très grand roman...pendant 5 chapitres

Ce volumineux roman de 537 pages forme dans ses 5 premiers chapitres un sommet de l'art romanesque: Jayne Anne Phillips sait avec virtuosité nous immerger dans la vie et les projets d'Asta, d'Annabelle, de Grethe, d'Hart et de leur grand-mère, une vie simple et familiale identique à celle de beaucoup d'Américains des années 30, mais attristée et rendue financièrement compliquée par le décès du père de famille.
Quand l'inimaginable (les meurtres) se produit, l'intensité du roman atteint son sommet et nous nous attendons à une poursuite dans cette veine, toujours à travers le regard d'Annabelle qui après sa mort assistera avec nous à la suite des événements.
Hélas, l'auteure, au lieu de se maintenir à ce niveau d’âpreté et de création littéraire, introduit à ce stade un personnage de fiction de facture très convenue, la forcément jeune et belle journaliste Emily Thornill, qui au passage non seulement jouera un rôle déterminant dans la résolution de l'enquête mais rencontrera aussi l'amour de sa vie et même adoptera un orphelin... N'en jetez plus!
Pendant 350 pages les aventures d'Emily détective nous feront à peu près perdre de vue Annabel et surtout son assassin. Les 50 dernières pages du roman nous ramènent de justesse, à travers le procès de l'assassin, sur ce qui nous intéressait vraiment: la mécanique ayant conduit ce monstre à séduire et assassiner en série des célibataires d'âge mûr dans une Amérique qui rencontrait pour la première fois un serial killer.

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Le premier tueur en série américain

6 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 22 septembre 2017

Ce thriller nous conte un fait réel : un émigré Hollandais, né en 1892 du nom de Herman Drenth, plus connu sous une série d’autres noms dont le dernier en date Harry Powers, sera pendu aux USA en 1932 pour le meurtre de 2 femmes et de 3 enfants. Mais il aurait assassiné une centaine de femmes, crimes pour lesquels il ne sera pas poursuivi puisqu’il aura été pendu entre-temps. Il les attirait grâce à des petites annonces.

Ce qui est très intéressant dans ce gros livre de 537 pages, c’est la description par l’auteur de cette famille de 3 enfants dont le père est décédé et dont la mère, Anna, une émigrée danoise, tente de refaire sa vie. Malheureusement pour elle, elle tombera sur le pire des tueurs en série par l’intermédiaire d’une petite annonce parue dans un journal catholique.

Cette première partie du livre est la plus captivante. On nous dépeint la vie dans la campagne américaine dans les années 30, la situation de la femme seule qui peine à nouer les deux bouts et qui recherche un homme pour être à l’aise financièrement. Le quotidien des enfants nous est conté, on découvre l’imagination débordante d’Annabelle, la cadette. C’est plein de poésie.

La deuxième partie du livre est consacrée à la recherche du tueur puisque la famille a disparu, soi-disant pour rejoindre les riches terres de ce fameux Harry Powers qui l’a assassinée cruellement.
Entre alors en scène, Emily, une jeune journaliste du Herald Tribune qui mène l’enquête. C’est elle qui devient l’héroïne dans cette seconde partie. Elle entame directement une histoire d’amour avec le banquier local, marié, mais dont la femme souffre d’une maladie grave et qui ne reconnait plus son mari. Je suppose, qu’à cette époque, le divorce n’était pas autorisé ou alors, on nous présente le banquier, William comme quelqu’un qui ne lâchera pas sa femme, mais qui se concocte une double vie.
Je dois avouer que cette histoire d’amour sent la guimauve dès le premier jour et qu’on se demande si un diable ne va pas sortir de la boîte, tant cela sonne faux…

Pour couronner le tout, Emily, dans un élan de bonté, adopte Mason, un enfant de 12 ans qui avait tenté de lui voler un porte monnaie qui lui tenait à cœur, car c’était un cadeau de son amant. Il le tenait de sa mère. Bref, une histoire très fleur bleue. Et William, bien sûr, acquiesce de prendre également l’enfant en charge.. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes..

A ne pas oublier non plus, Eric, le photographe homosexuel qui ne quitte pas la journaliste Emily dans ses reportages et qui se consolera dans les bras de Charles, l’ex locataire et ami d’Anna, la veuve assassinée. Bref, tout le monde y trouve son compte.

Tout ce petit monde s’entend à merveille, tout est magnifique sous le soleil, on sort, on va prendre un verre, on va au restaurant tous ensemble, jamais de disputes, le ciel est bleu. Il y a juste cet enfoiré de tueur en série pour gâcher le tableau idyllique. Mais heureusement qu’il existait, sinon il n’y aurait eu ni bouquin, ni suspense…

Une autre chose incongrue : la version américaine s’intitule « Quiet Dell » du nom du village d’où provenait la famille assassinée. Et la version française s’intitule « Tous les vivants » ???? Où est le lien ?

Je me suis quand même bien détendue à lire cet ouvrage. La quatrième de couverture mentionne que Jane Anne Philips est considérée comme l’un des auteurs majeurs de la littérature américaine. Là, c’est un pas que je ne franchirai pas…

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette affaire :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Harry_Powers

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