Survivre
de Vicki Pettersson

critiqué par Clubber14, le 22 août 2017
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
En haleine de bout en bout.....
Présentation de l'éditeur :

Au cœur de l'été, Kristine et son fiancé, Daniel, quittent Los Angeles pour passer un week-end en amoureux. En traversant la fournaise du désert de Mojave, ils s'arrêtent sur une aire de repos déserte. Dans les toilettes, Kristine se fait violemment agresser. Lorsqu'elle reprend connaissance, elle est seule. Dehors, la voiture est toujours là, mais Daniel a disparu. Seul son portable a été abandonné sur le siège avant. L'agresseur entraîne Kristine dans un infernal jeu de piste, distillant instructions et menaces par texto. Pour tenter de survivre et de sauver Daniel, Kristine n'a d'autre choix que de s'exécuter. Jusqu'à l'inimaginable...

Mon avis :

Je n'irai pas par 4 chemins, il s'agit là d'un très grand thriller signé Vicki Pettersson, qui n'est pas connue pour ses thrillers mais davantage pour ses récits de science-fiction. C'est donc une grande première pour elle et c'est vraiment très réussi !!!
De même que pour faire un bon gâteau, faire un bon thriller demande à la fois de mélanger les bons ingrédients mais également une dose de quelque chose d'indéfinissable qui permet aux éléments de bien se lier les uns aux autres. Dans ce thriller les ingrédients sont très bons, à savoir et de manière pêle-mêle, une route longeant un désert aride, une jeune femme qui ferait tout pour sauver son fiancé, une chasse aux trésors, un tueur sadique, des passés troubles.... Voilà le décor est planté, les ingrédients sont là. Mais encore faut-il que le liant soit au rendez-vous et c'est à ce niveau-là que l'auteur m'a scotché. Elle parvient à tenir son lecteur en haleine de bout en bout du roman, sans lui laisser le temps de souffler, en le prenant sans cesse au dépourvu et le tout en (presque) parfaite plausibilité.... Ainsi, de rebondissements en rebondissements, les pièces du puzzle parviennent à s'emboîter les unes aux autres. Les passés de chacun ressurgissent, les démons ressortent.... Certains personnages entrent et sortent de la vie de la jeune femme pour insuffler un nouveau rythme, telle une pièce de théâtre où chaque scène apporterait sa dose d'oxygène et d'anxiété et permettrait de raviver la flamme dans la lecture.

Alors oui, évidemment, si l'on veut considérer le revers de la médaille, ça reste du thriller, tout n'est pas complétement plausible ni cohérent mais bon, n'est-ce pas l'essence-même de ce genre littéraire?

Enfin, l'écriture est fluide, rapide, directe. Elle prend aux tripes quand il le faut et sait prendre son temps à d'autres moments. La forme d'écriture, à la 1ère personne, nous fait entrer dans la tête de cette jeune femme qui veut tout faire pour sauver son cher et tendre. Y parviendra-t-elle? En dire davantage serait cruel mais je conseille vivement ce livre.
Tueur épuisant 5 étoiles

Un peu usant, le récit de SURVIVRE parle d'un serial-killer qui est proche de la victime et qui est aussi plein de bonnes intentions voire de joyeuses propositions ; comme par exemple celle de torturer par la peur sa voisine de train fantôme... A l'heure où ce féminisme omniscient envahit nos vies et le moindre détail, il faut oser, non ?

Ceci dit, Kristine Rush (nom bien choisi pour une flippée légèrement paranoïaque), le protagoniste de SURVIVRE est bien une femme et même si l'ensemble ne tient guère ses promesses, – j'ai été un peu déçu par l'issue téléphonée et le style de plus en plus incompréhensible, et si d'ailleurs l'on pouvait comparer la recette d'un gâteau avec la confection d'un néo-thriller je dirais que SURVIVRE contient beaucoup trop de farine et que la pâte de celui-ci est trop lourde au final - le début est malgré tout pas mal avenant. Dommage que SURVIVRE emprunte ensuite les armes respectives des auteurs de page-turners : à savoir une multiplication infinie des intrigues et des profils.

Pour finir, puisque je ne veux pas en divulguer le sujet principal et à défaut d'un désert trop hostile, je dirais que SURVIVRE est le genre d'ouvrage que vous pouvez lire à la plage et même si vous êtes aux côtés de fâcheux qui jouent bruyamment au volley-ball en faisant voler le sable.

Antihuman - Paris - 41 ans - 20 mars 2018