La fin des corporations
de Steven Laurence Kaplan

critiqué par Jules, le 12 février 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Une étude très complète et intéressante
Steven Kaplan est un historien américain qui enseigne à la très célèbre Cornell University, et a donné de nombreux cours dans des universités européennes comme à Florence, Lille, Vrije Universiteit Brussel et au Collège de France.
Cette étude sur les corporations peut nous paraître assez éloignée de nos préoccupations actuelles, mais, en lisant cet ouvrage, nous nous rendons compte à quel point cet esprit est toujours présent dans notre société.
Les corporations ont été supprimées, en France, en 1791 par l'Edit Le Chapellier. Cela a été fait dans la foulée de " l'Esprit des Lumières ". A cette époque, les hommes revendiquaient la liberté, et les compagnons considéraient qu'ils n'avaient plus à subir des " maîtres ". La hiérarchie des corporations était contestée, ainsi que les obligations et épreuves imposées aux compagnons. Si certains abus avaient bien existé par le passé, dans certaines régions et certaines corporations, il n’en reste pas moins que cette institution avait rempli un rôle important au cours des siècles : elle avait été un intermédiaire très utile entre le pouvoir et le peuple. Une fois cette institution disparue, on en est venu au libéralisme pur, et les rapports sociaux ne s’en sont pas trouvés améliorés. Ce livre nous explique très clairement le fonctionnement des corporations, leurs avantages, leurs inconvénients et les abus qui se sont parfois produits. Elles seront restaurées vers 1850, mais sous une forme différente, et finiront par céder le pas aux syndicats.
Un livre très intéressant et complet. Il fait partie intégrante de la réflexion du travail au cours des siècles.