Chaminadour: Contes, nouvelles et récits
de Marcel Jouhandeau

critiqué par Romur, le 17 août 2016
(Viroflay - 50 ans)


La note:  étoiles
A découvrir absolument, à plus petite dose
Jouhandeau est un nom que j’avais entendu dans ma famille. Aussi lorsque je suis tombé dans la revue Commentaires sur une critique élogieuse de la réédition d’une partie de ses œuvres chez Gallimard sous le titre Chaminadour, j’ai immédiatement commandé le livre.

Chaminadour c’est le nom de la petite ville de province où se déroulent tous les contes et récits de ce gros volume (tout un autre pan de ses romans se passe dans Paris). Sous des pseudonymes à peine voilés, il fait revivre les habitants de Guéret et recrée avec humour et méchanceté l’ambiance mesquine, cruelle, médiocre, avare de cette cité « trop petite pour mériter le nom de ville, trop grande pour s'appeler bourg ». Commerçants, rentiers, paysans, prêtre, vieilles filles sont présentés, analysés, mis en scène sans par la plume acérée et faussement naïve de ce moraliste et peintre de mœurs... on comprend que les Guérétois aient développé à l’époque une haine féroce contre lui !

Si bien des passages sont incontestablement jubilatoires et si le retour de certains personnages de roman en roman et de nouvelle en nouvelle permet d’entretenir l’ambiance, il faut être un fan inconditionnel pour arriver au bout des 1540 pages, même en faisant des pauses. Pour découvrir Jouhandeau et savourer son univers, je recommande donc de commencer prudemment d’acheter les récits à l’unité, en commençant par La jeunesse de Théophile (roman de jeunesse largement autobiographique de ce fils de boucher) pour poursuivre avec Prudence Hautechaume ou Chaminadour.