Toutes les vagues de l'océan
de Victor Del Arbol

critiqué par Kostog, le 25 août 2018
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Staline en Catalogne
Un avocat sans relief, Gonzalo Gil, apprend que sa sœur, dont il est sans nouvelles depuis plusieurs années, s’est suicidée dans de troubles circonstances. La police la soupçonne d’avoir assassiné un mafieux russe pour venger la mort de son jeune fils. Pour comprendre ce qui s’est passé, Gonzalo Gil est contraint de revenir aux secrets et non-dits de son histoire familiale et à la figure mythique du père, ancien cadre du Parti communiste espagnol. Celui-ci emporté par le rouleau compresseur de la répression stalinienne, avait fait partie des déportés de l’île-goulag de Nazino dont il avait échappé dans des conditions dramatiques qui devaient définitivement le marquer et avoir de lointaines répercussions pour ses descendants.

Le récit est un long chassé croisé entre l’histoire du père sur fond de guerre civile espagnole, de débâcle après la victoire des troupes de Franco, de missions pour la police d’État soviétique, et le parcours du fils vivant à Barcelone qui se débat entre des rapports familiaux à vau-l'eau, combines immobilières dans lesquelles son beau-père, avocat véreux, est impliqué et mafia russe.

Plus qu’un roman policier - il n’y a pas de suspense concernant les criminels et les rebondissements sont assez peu surprenants-, Victor del Arbol essaie de dresser une vaste fresque dont l’un des points redondants serait que les plus purs idéaux selon les circonstances morales et historiques peuvent se transformer dans les pires abjections, Sans doute. Néanmoins, littérature et morale sont deux domaines différents et j’ai eu le plus grand mal à m’intéresser aux destins des différents protagonistes tant leurs caractères et leurs personnalités m’ont semblé factices et sonnant creux. Ainsi, ce n’est pas tant les différents deus ex machina, les péripéties peu probables de l’intrigue qui m’ont gêné que l’absence de profondeur des personnages rappelant parfois ceux de feuilletons tv de seconde catégorie avec leurs figures obligées du couple désuni, du financier requin, du fils en quête de sa voie… Bref, un bien long roman pour une histoire qui ne m’a pas convaincu.