Histoire du ghetto de Venise
de Riccardo Calimani

critiqué par Veneziano, le 31 juillet 2016
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La place laissée aux Juifs depuis le Moyen-Age
Depuis que Venise est une puissance maritime et commerciale, la place des Juifs fait débat. S'ils sont originellement assez nombreux à résider, plus ou moins volontairement, sur l'île de la Giudecca, tout au sud, l'idée de les parquer a fini par voir le jour. Un îlot entre des canaux est érigé en lieu clos entouré de murailles, ouvert à heures fixes, pour canaliser leurs allées et venues. Il est ainsi créé le premier ghetto au monde. Certaines professions seulement leur sont accessibles, comme celles de commerçants et banquiers, notamment. Ceci n'est pas inutile, au regard des débouchés économiques que connaît la République. Ils participent ainsi à son développement, via les échanges avec les Ottomans, l'orient en général. Venise devint maîtresse de Chypre, notamment.
Leur activité intellectuelle a été réelle et a contribué à l'éclat de la ville, avec des prédicateurs et penseurs devenus célèbres. Les Juifs ont subi les épidémies de la même manière que les autres, tout en restant confinés à leur petit territoire. Ceci est devenu problématique, avec l'arrivée successive de communautés chassées de leur pays d'origine.
L'occupation autrichienne a plutôt été une libération, avec la destruction des murailles. La persécution de la Seconde guerre a frappé la Communauté.

Cet ouvrage est centré presque exclusivement sur la période sous laquelle Venise a été un Etat autonome, jusqu'à l'extrême fin du XVIIIème. Il constitue une étude pointilliste du sujet. Cet ouvrage, un peu austère, est bien présenté et reste très clair, de bout en bout. Il contient un lexique des termes hébraïques employés en fin de volume. Il est intéressant. Pour les 500 ans de la création de ce ghetto et à l'heure où le vivre-ensemble pose problème sur notre continent, ce livre permet de prendre du recul et remettre les choses en perspective.