Le vieux gringo
de Carlos Fuentes

critiqué par Veneziano, le 27 juillet 2016
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un Américain au Mexique
Un vieil Américain de la frontière a l'idée de finir sa vie au Mexique. L'idée semble évidemment étrange à tout le monde, d'autant plus que son pays d'accueil est pris par une Révolution collectiviste. Ce n'est pas de bon augure quand on vient d'un pays aussi libéral. Pourtant, il prend prétexte de rejoindre les troupes de Pancho Villa et d'accompagner le mouvement. Il tombe dans les mains du général Arroyo, bien jeune pour être aussi gradé, retrouve une Américaine venue enseigner l'anglais.
Notre protagoniste se fait malmener, est éminemment surpris par les rebondissements qui fusent autour de lui, par les méthodes de ses compagnons de route, fatalement un peu rudes. Tous se demandent de quoi il se plaint, en plein conflit, et ce qu'il est finalement venu chercher, probablement la mort, au combat ou par une exécution en martyr, suite à un malentendu, un rien pouvant créer une tension. Malmené, il est ballotté entre crainte, enthousiasme et recul sur son existence.
Le ton est enjoué, les rebondissements ne manquent pas, la lecture se fait de manière fluide, les événements sont presque trop nombreux, au point de parfois se perdre. Quelques scènes violentes voire glauques sont à prévoir. Ce livre est intéressant par la manière dont sont traités la condition humaine, l'engagement, la fin de vie, les relations entre deux Etats aussi différents. Il ouvre toutefois au moins autant de questions qu'il apporte de réponses. Il a une portée philosophique, mais se montre parfois un peu vain.