Génération sans pareille : Les baby-boomers de 1945 à nos jours
de Jean-François Sirinelli

critiqué par Colen8, le 5 juillet 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Simple parenthèse …
Nés massivement dans l’euphorie de l’après-guerre, enfants pendant la reconstruction, étudiants en Mai 68, jeunes adultes portés par la croissance économique d’une France redevenue puissance industrielle, les baby-boomers sont à considérer à part. Aucune génération précédente ou suivante n’aura bénéficié de telles circonstances favorables au sein d’un espace aussi sûr et pas seulement en termes de prospérité, de santé, de confort ou d’espérance de vie. Et aucune n’aura subi de telles mutations sociologiques en un temps aussi court. Un grand coup de frein a mis un terme à cette « parenthèse enchantée » qu’auront été les Trente Glorieuses. Crises pétrolières successives, pertes d’emplois par millions, effondrement du bloc de l’Est, des guerres à nouveau vues dorénavant en direct avec leurs cortèges de violences, mondialisation des échanges, crises financières, migrations incontrôlées ont effacé toute perspective d’un progrès humain parallèle au progrès technologique.
Jean-François Sirinelli lui-même enfant de cette génération, situe volontairement son analyse sous l’angle culturel plus que politique ou idéologique. En historien du temps présent il se contente de mettre en perspective non sans un certain lyrisme les changements induits sous l’influence des baby-boomers devenus entretemps des papy-boomers qui ne se sont pas sentis vieillir. Très gâtée au départ cette génération aura fait le dos rond à la survenue d’un avenir assombri pour longtemps. Conscientes malgré tout de leur chance ces cohortes devenues retraitées sont nombreuses à s’être engagées dans les mouvements associatifs solidaires et à tenter d’amortir la crise actuelle en aidant de leur mieux leurs enfants et petits-enfants.