Me and the devil Blues Vol.1
de Akira Hiramoto

critiqué par Antihuman, le 27 juin 2016
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
"Un Noir ne peut être que chanteur ou pasteur"
Ce manga est la biographie du bluesman Robert Leroy Johnson, qui eut une carrière spectaculaire bien que très courte. J'ai cru un moment qu'on allait nager dans les archétypes bien connus - à savoir racisme du Sud des Etats-Unis pendant les années 20, ségrégation intense entre méchants riches exploiteurs/bons pauvres , le Noir qui est forcément musicien et mal aimé, manque d'argent, etc. - mais en fait le récit prouve intelligemment que tout le monde souffre des clichés, et non juste une minorité qui n'en est d'ailleurs pas exactement une...

Il montre bien le parcours de ce génie hanté et insouciant en exposant, d'autre part, bien les choses clairement avec quelques mises au point qui ne sont pas du tout inutiles. Comme par exemple le fait que le blues n'a rien à voir avec un simple musicien un peu doué, qu'il s'agit plus de tout un mode de vie; le plus souvent risqué et très à part du tout-venant.

De même la frontière entre rêve et réalité est loin d'être précise et on comprend à travers les cases de "Me and the Devil Blues" que la vie d'artiste est davantage une vocation qu'un calcul d'épicier, s'il fallait le rappeler à certains !

Comme quoi en dépit d'un graphisme parfois un peu brouillon "Me and the Devil Blues" est un très bon travail dont on est impatient de découvrir les tomes...