Mauvaises filles
de Ancco

critiqué par Pucksimberg, le 7 juin 2016
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Un groupe de jeunes filles durant la crise en Corée du sud.
Ce roman graphique se déroule en Corée du sud, durant la crise. Le lecteur suit un groupe de jeunes filles, un peu rebelles, mais malmenées par la vie. La violence semble le seul moyen de communiquer dans cette bande dessinée. elles doivent essuyer les coups des pères, des professeurs, des hommes ... Le dialogue semble rompu et seule la violence semble un langage universel.
Pour échapper à une telle situation étouffante, elles se retrouvent entre elles, fument, fuguent, aimeraient même travailler dans des bars, mais très vite les hommes en viennent à les tripoter et elles s'enfuient face à cette dure réalité.

Ce roman graphique a un caractère autobiographique puisque Ancco est l'un des personnages de cette histoire et sincèrement la vie en Corée du sud, à cette époque, ne semblait vraiment pas évidente pour une jeune femme. Les dessins en noir et blanc vont à l'essentiel. Les arrière-plans sont très travaillés et laissent vraiment imaginer à quoi ressemble la Corée du sud. Les personnages au premier plan sont moins soignés, les visages peu esthétiques mais expressifs. J'en suis venu parfois à confondre certains personnages.
A mes yeux, le principal atout de ce roman graphique est cette photographie, sans doute fidèle, d'une époque, de cette société où les hommes boivent beaucoup et peuvent se montrer très violents. Et l'on en vient vraiment à s'interroger sur le titre de la bande dessinée car on s'attache à ces jeunes filles qui semblent rebelles, mais qui n'ont peut-être pas le choix. Le regard de l'autre autorise cette appellation, mais le lecteur a tendance à les défendre spontanément.