Blood Song, T1: La voix du sang
de Anthony Ryan

critiqué par Deinos, le 26 mai 2016
( - 61 ans)


La note:  étoiles
un récit initiatique
Rien de nouveau dans la fantasy... l'auteur nous livre ici un récit initiatique d'un personnage assez charismatique au demeurant, qui nous entraîne avec lui malgré quelques longueurs dont on se serait passé... mais c'est là je crois un premier roman, donc on pardonnera.


Ecrit comme le récit à un tiers de son histoire... récit où il omet ce qu'il nous dit ce qui est d'ailleurs assez confus vu que ce qu'on lit serait ce récit mais il se révèle qu'il n'en est rien d'où un effet assez tordu pour ce qui est un récit en fait classique prétextant à une forme particulière (tout cela en une phrase assez alambiquée)... dans un style commun... enfin à la lecture aisée et sans originalité mais néanmoins agréable... l'histoire traîne peu à peu en longueur ce qui nuit à l'intensité attendue du final...

Donc en gros un roman classique... mais non phénoménal comme voudrait nous le dire la couverture...
Un récit palpitant 10 étoiles

Vaelin Al Sorna est prêt à s’embarquer pour ce qui devrait être son dernier voyage. Il ne sera pas seul. Un jeune chroniqueur impérial, qui n’a que mépris pour lui, et pour cause, il a tué son meilleur ami, l’accompagne. Juste avant l’embarquement, ce plumitif est surpris de voir l’ancien gouverneur, qui doit sa déchéance de ce titre à Vaelin, venir remettre à celui-ci son épée et une pierre précieuse d’une immense valeur ! Voilà qui est bien étrange…
Sur le bateau, Vaelin raconte ce que fut son enfance. Son père, homme pourtant très courageux, l’amena à un endroit qui pourtant lui inspirait une crainte terrible… pour confier son fils au Sixième Ordre…Depuis ce jour, Vaelin déteste son père…

Mais s’il est sur ce bateau ce n’est ni pour rentrer chez lui, ni pour aller se reposer après avoir séjourné dans les geôles impériales… C’est pour se battre dans un duel judiciaire, où tout a été mis en œuvre pour qu’il ne puisse s’en sortir vivant…

Critique :

Depuis « Le trône de fer » et « La trilogie de l’Empire », je n’avais pas trouvé grand-chose d’aussi prenant à me glisser sous la dent dans le domaine de l’heroic fantasy. Je trouve les comparaisons avec « L’Assassin royal » nulles et non avenues. L’Assassin, Fitz, est un grand dépressif pleurnichard et après des milliers de pages, on n’en sait toujours pas plus sur les Pirates rouges. Ici, on découvre petit-à-petit qui est Vaelin Al Sorna, le « tueur d’Espoir ». (Je vous laisse deviner ce qu’on entend par là… Ce n’est peut-être pas ce à quoi vous pensez…) Nous allons le suivre dans sa vie quotidienne dans le Sixième Ordre, celui qui forme les futurs grands guerriers… Mais avant d’en arriver à être un fabuleux combattant, il convient de survivre !
Ce que j’apprécie dans ce genre de récit, c’est la diplomatie, la fourberie, la fidélité entre frères d’armes, les partisans et les opposants à la religion, les raisons pour lesquelles un souverain se lance dans des conquêtes…

Malgré l’épaisseur de la bête, plus de cinq cents pages, les pages se tournent d’elles-mêmes. Il y a toujours une action intéressante nouvelle qui relance la machine au moment où le lecteur s’imagine qu’il va entrer dans le train-train… sans que cela ne paraisse complètement illogique.
Bien que très nombreux, chacun des personnages est finement détaillé. On ne risque guère de le confondre avec l’un de ses compères. Mais je n’ai pas dit que c’était facile de retenir tous les noms !
Je vous laisse. Un deuxième tome m’attend…

Saigneur de Guerre - - 65 ans - 25 juin 2022


Un premier tome prometteur 10 étoiles

Au travers d'une fantasy plutôt tournée côté épique, le roman nous narre les aventures trépidantes d'un jeune garçon déposé par son père devant les grilles d'un ordre religieux-militaire qui forme les meilleurs combattants du royaume. Tout comme ses camarades de promotion, qui pour la plupart n'ont pas choisi cette voie, la vie va y être rude. Menés par une discipline de fer, les enfants vont au fil des ans subir maintes épreuves qui feront d'eux des représentants de la Foi chevronnés et impitoyables.

C'est donc dans une fantasy à l'aspect plutôt épique que l'auteur nous entraîne dans une histoire classique du genre, à savoir le parcours initiatique de jeunes adolescents. Dès les premières pages le lecteur sera happé par cet univers sombre où les hommes de la Foi sont formés pour pourchasser les apostats. Un univers fait d'amitiés, de trahisons, de mensonges et de duperies. Un univers qui n'est pas sans rappeler la Croisade contre les Albigeois où les puissants et l'Inquisition voulaient au nom de la foi éradiquer les adeptes d'autres croyances.

Dans ce roman découpé en quatre parties narrées par un scribe ennemi à leur royaume, l'auteur va nous distiller une histoire qui s'ancre sur plusieurs années, à laquelle le héros et ses compagnons vont devoir évoluer dans ce monde d'intrigues bien malgré eux.

Chacune des quatre parties de ce roman est introduite par un autre narrateur qui dévoile peu à peu la fin de l'aventure. Une aventure qui dans les deux premières parties s’avère quelque peu linéaire et possède, il faut bien le reconnaître quelques longueurs. Dans les deux parties suivantes, les récits ne sont plus chronologiques, l'auteur nous gratifie de beaucoup d'ellipses et de flash-backs qui nous informent dès le début une partie de l'histoire et dévoilent un peu le suspense, ceux-ci n'influent en rien sur la qualité du récit.

Malgré ces quelques petits errements mineurs, le récit du début à la fin reste agréable à lire, les deux dernières parties amenant plus de suspense au fur et à mesure que le héros découvre le monde extérieur et insuffle un second souffle à l'histoire, et le lecteur n'a qu'une envie tourner les pages au plus vite.

Si la quatrième de couverture mentionne des auteurs comme David Gemmell, Patrick Rothfuss, il est indéniable, que sans les plagier, l'auteur s'est inspiré de nombreux auteurs de la fantasy et du fantastique, ne serait-ce que pour son héros principal qui fait penser à Fitz Chevalerie de Robin Hobb. Si dans le concept de narrer l'histoire à un scribe confirme l'allusion faite à Rothfuss dans le développement de l'histoire, il n'en est rien, à la place d'un livre ennuyant et d'un héros par trop imbu de sa personne, l'auteur nous livre ici une histoire vivante et pleine de rebondissements.

Blood Song c'est un roman aux personnages attachants, outre le personnage principal et ses compagnons, avec lesquels nous découvrons, au fur et à mesure qu'ils évoluent la société du royaume, un panel de personnages secondaires évoluant en même temps, qu'ils soient antipathiques, intrigants,... aucun ne laissera le lecteur indifférent. Ils sont tous très fouillés, avec un passé et une personnalité propre qui les rendent humains.
Si le livre est, avec plus de six cents pages, copieux, il ne souffre d'aucun remplissage et est admirablement servi par une lecture fluide, une histoire prenante qui rendent la lecture des plus agréables. Bien que la narration principale fourmille d'informations et d'événements sur le passé et sur la situation actuelle du royaume, ceux-ci n’interfèrent en aucune manière sur la dynamique qui s’avère excellente.
Malgré une histoire classique et quelques petits défauts de débutant, pour un premier roman l'auteur nous offre une plongée réussie au cœur d'un ordre religieux-militaire. Une lecture passionnante et convaincante qui suscite chez le lecteur la hâte de pouvoir lire la suite de cette histoire à mi-chemin entre la high-fantasy et l'héroïc-fantasy.

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 30 juin 2017