Albert Marquet : Peintre du temps suspendu
de Auteur inconnu

critiqué par Veneziano, le 22 mai 2016
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un paysagiste contemplatif
Albert Marquet succède à Cézanne, Matisse et Manet, dans la composition de paysages, pour cette première moitié de XXème siècle. Pour éviter l'anachronisme d'une continuité de style trop directe avec ses illustres prédécesseurs, il lui fallait approfondir le sien propre. Ainsi érigea-t-il le paysage comme objet majeur, un acteur à part entière, dans lequel les personnages ne représentaient presque que des repères d'échelle. De cela, il émana cette impression de vie suspendue, de temps arrêté, le temps d'une contemplation.
Les vues sur mer bénéficient de la priorité du peintre, avec quelques représentations fluviales et portuaires. Ce voyage, volontaire comme contraint, a ainsi diversifié les climats et décors représentés, allant de la Normandie, Paris et Hambourg, d'une part, à Marseille, Alger, la Méditerranée plus largement, d'autre part. Les mouvements de vague, les reflets de la flore dans l'eau créent souvent l'élément principal de vie.
Cela ne l'a pas empêché de représenter des personnes de manière principale, mais dans des dessins à l'encre, presque calligraphiques, par la quasi-unité du trait.

S'il est assez fréquent d'avoir vu des toiles de ce peintre, Albert Marquet reste assez peu connu, ayant fui la notoriété de son vivant, par une discrétion presque taciturne, comme il est expliqué dans ce livre. Ce dernier est le catalogue d'une rétrospective au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, au Palais de Tokyo, ce parcours s'avérant très agréable. Il fait suite à une exposition relative aux Vues de Paris et d'Ile-de-France, au Musée Carnavalet, où ses oeuvres étaient présentes, mais je n'ai pas vu cette dernière.
C'est un bel ouvrage, qui vaut la peine de faire une découverte agréable.