Faire
de François Fillon

critiqué par Colen8, le 13 mai 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Tout un programme
Premier Ministre du précédent quinquennat, François Fillon rappelle son parcours personnel, son engagement gaulliste, les valeurs qu’il défend au premier rang desquelles figure la liberté. Il détaille son projet présidentiel après les primaires s’il est désigné candidat de son parti, Les Républicains. Son intention est d’agir dans la lancée de l’élection sans consentir de pause estivale aux parlementaires, de restaurer la confiance par les mesures prises dans les trois premiers mois et ainsi d’enclencher un cercle vertueux dans les domaines économique et social. Parmi ses mesures phares immédiates, appuyé sur une équipe gouvernementale réduite, il préconise : abrogation de la durée légale du travail dans le secteur privé, durée de 39 heures dans la fonction publique, retraite à 65 ans, code du travail simplifié, réforme fiscale en faveur de l’investissement, prestation sociale unique individualisée, promotion accrue de l’apprentissage. Des référendums interrogeront les électeurs, le premier sur la réduction du nombre de parlementaires en améliorant les conditions de leurs missions, le second sur la simplification des structures territoriales ramenées à deux niveaux tout au plus. La politique de l’immigration sera définie avec le parlement. Plus tard il envisage la contractualisation à l’embauche des employés de la fonction publique non régalienne, l’unification des régimes de retraite privés et publics, des mesures touchant l’assurance chômage. Ses priorités vont à la réduction du déficit à hauteur de 110 milliards d’euros en 5 ans, à l’équilibre des finances publiques inscrit dans la constitution y compris celui des comptes sociaux, à la modernisation de l’Etat favorisant notamment une démocratie plus participative par le biais du numérique et des nouvelles technologies. A l’extérieur le gaulliste qu’il est affiche son scepticisme à l’égard de la stratégie géopolitique des Etats-Unis et un regret de la mise à l’écart de la Russie, partenaire incontournable selon lui d’un possible règlement du chaos moyen-oriental.
Indépendamment de sa famille politique, on attend du candidat à la magistrature suprême un programme assez simple pour le rendre facile à comprendre par le plus grand nombre. Mais une telle simplification, forcément réductrice, nuit à la cohérence du projet lui-même quand on connait la complexité sous-jacente des mouvements qui agitent la société. A défaut on attend de lui une vision sur l’avenir assez forte pour dépasser des courants tellement contraires qu’ils créent un immobilisme préjudiciable à l’ensemble, une vision plus forte que les craintes des uns et des autres d’être noyés dans la mondialisation financière qui régit dorénavant l’économique et le social. Pour y répondre, son credo est de restaurer la liberté et la confiance par une action volontariste. On serait tenté d’y croire s’il n’y avait autant de « il faut », « on doit » qui sont le signe des meilleures intentions soutenues par une sorte de pensée magique.