Graines d'espoir : Sagesse et merveilles du monde des plantes
de Jane Goodall, Gail Hudson

critiqué par Colen8, le 8 mai 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Les plantes, nos amies les plus précieuses
Dans cet hymne à la beauté des plantes, ce plaidoyer pour la préservation de leur environnement on n’attendait pas Jane Goodall primatologue de renommée mondiale après ses études sur les chimpanzés de la réserve naturelle de Gombe en Tanzanie à partir de 1960. Elle nous révèle sa passion de petite fille restée intacte au point de publier ce livre à la fois autobiographique, sensible, sincère, fourmillant d’anecdotes et de rencontres. Celui-ci est le résultat d’une longue enquête à sillonner la planète et de trois ans consacrés à son écriture. Arrivée à l’âge respectable qui est le sien, elle poursuit sans relâche une œuvre de sensibilisation sur les bienfaits inestimables que nous devons aux plantes, à leurs insectes pollinisateurs, aux animaux qui disséminent leurs graines, aux vers de terre qui aèrent et entretiennent leurs sols. C’est ainsi qu’elle a créé des Instituts Jane Goodall qui fleurissent un peu partout, dont un en France. Pour les enfants auxquels reviendra la tâche de poursuivre son combat pour protéger la biodiversité, existe le programme mondial dit « Roots and Shoots » où ils apprennent à reconnaître et à entretenir les végétaux locaux.
De l’espoir il en faut devant le sombre tableau décrit. Des espèces de plantes sacrées ou médicinales à l’origine, cannabis, coca, pavot, mescaline, tabac (la cigarette devenue « sucette à cancer ») ont été détournées pour en extraire des drogues, créer des addictions qui ruinent des vies. L’erreur des semenciers OGM de maïs comme de soja est flagrante en dépit de leurs dénégations. Leurs OGM ont provoqué des mutations inquiétantes d’insectes et de mauvaises herbes encore plus envahissants car ayant acquis une résistance aux produits destinés à les éliminer. La dissémination de leurs pollens a contaminé irréversiblement les champs réservés aux cultures biologiques. Les terres et l’air environnants sont empoisonnés par les produits chimiques toxiques qui menacent la santé publique. Tout ça pour satisfaire la cupidité de l’agrobusiness industriel, des multinationales qui continuent à tirer les ficelles par des campagnes d’intimidation, de dénigrement des lanceurs d’alerte, de corruption des experts, et même d’emprise sur les gouvernements.
L’opinion est une graine d’espoir puissante quand elle parvient à contrer un projet menaçant ou risqué au vu des connaissances accumulées. L’appui sur les facultés étonnantes des plantes elles-mêmes en est une autre. Certaines plantes ne sont-elles pas capables de régénérer des sols contaminés par les métaux lourds, par les effluents pétroliers, par la radioactivité, par toutes sortes de produits toxiques ? Et puis tant d’autres initiatives ! Par exemple, on observe une mobilisation forte des paysans pour une agro-écologie combinant agriculture biologique raisonnée, préservation durable de l’environnement, autosuffisance alimentaire et revenus décents. Ailleurs c’est celle des citadins pour multiplier les jardins potagers familiaux, reverdir les espaces urbains et améliorer la qualité de l’air. Un peu partout se multiplient les réglementations de protection des forêts, de replantation des espèces locales surexploitées ou disparues. De l’espoir il en reste donc, par chance.